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L’exposition aux métaux lourds chez les oiseaux

La peinture, les jouets et les cages pour perroquets : sujets de panique

heavy metal potential materials_smallLe premier cas de toxicité du zinc que j’ai vu au cours de ma carrière, au New Jersey, a été diagnostiqué chez une adorable Amazone à nuque d’or appelée « Monty ». Cet oiseau était ravissant, vigoureux et vif, et son plumage était parfait, mais il avait un problème très complexe. Chaque soir, il régurgitait une partie de son repas et la portion blanche de ses déjections était d’une étrange teinte rosée. Puisque la couleur rosée des déjections laisse souvent croire à un empoisonnement au plomb, plusieurs autres vétérinaires l’avaient déjà examiné et lui avaient fait passer des tests, mais les résultats étaient négatifs. À ce moment-là, la toxicité du zinc n’était pas bien connue; la propriétaire de l’oiseau avait parlé de sa préoccupation causée par la provenance de la cage d’un manufacturier peu connu, et par la peinture des barreaux que l’oiseau avait enlevée. Ayant entendu parler de la toxicité du zinc, nous lui avons immédiatement fait une prise de sang pour des analyses supplémentaires, et nous avons commencé à lui administrer des « chélateurs » pour aider à éliminer le zinc de son système. L’état de Monty s’est amélioré grâce aux médicaments et les analyses sanguines ont révélé un niveau élevé de zinc dans le sang. Malheureusement, il existe une controverse concernant le diagnostic d’intoxication au zinc posé à l’aide d’analyses sanguines de ce qui, en fait, pourrait être une exposition normale à ce métal lourd. En général, un taux sérique de plus de 3 ppm (30 μg/dl) combiné à des signes cliniques d’exposition aux métaux lourds constitue un indice d’empoisonnement au zinc. Même si d’importantes informations publicitaires se concentraient à ce moment sur un lien possible entre l’exposition au zinc et les problèmes de mutilation des plumes, ces conclusions n’étaient pas fondées. Les études établissant un lien entre le zinc et les troubles de plumage chez les oiseaux restent controversées parmi les médecins vétérinaires. Cependant, lorsque d’autres pistes de diagnostic sont épuisées, il n’est pas déraisonnable d’analyser le taux sérique de zinc, du moins jusqu’à ce que le lien entre les deux problèmes soit mieux défini.

Budgies in CageComment procéder pour analyser la peinture sur votre cage à la maison?

Il est évident que cette procédure peut endommager la cage. Toutefois, si un morceau de la cage, notamment une poignée, une échelle, un grillage ou tout ce qui est recouvert de la même peinture ou du même fini et qui n’est pas essentiel à la cage, peut être enlevé, celui-ci peut alors être expédié à un laboratoire de toxicologie et être analysé par votre vétérinaire. Les revêtements en poudre sont un type de peinture appliquée sur la plupart des cages modernes d’oiseaux comprenant, de nos jours, habituellement un taux de zinc de 0,00290 % ou moins, soit moins de 29 parties par million. Par ailleurs, au lieu de vaporiser la poudre sur la cage, elle fond sur le grillage durant le chauffage. Pour diverses raisons, cette technique représente moins de danger pour l’environnement que la peinture vaporisée, ou le fini laiton, des barreaux des cages d’oiseaux. En tant que fabriquant de cages d’oiseaux en Amérique du Nord, notre compagnie reçoit de nombreuses questions concernant la couche sous le revêtement en poudre (c’est-à-dire sur le grillage d’acier) ainsi que le contenu de zinc et de plomb de ces nouveaux revêtements en poudre et des nouveaux finis ultrafins d’apparence métallique. Le grillage d’acier que nous utilisons n’est traité avec aucune substance contenant une quantité importante de plomb ou de zinc. Certains des nouveaux finis ne sont que de quelques micromètres d’épaisseur, ce qui permet de voir la structure métallique du grillage en dessous, mais celle-ci ne contient toutefois pas de métaux.

Où s’informer?

Si vous avez des questions par rapport au contenu de zinc ou de plomb dans la peinture de votre cage, demandez à votre détaillant de produits pour animaux de s’informer auprès du manufacturier de la cage. N’oubliez pas que la peinture d’une cage fabriquée récemment en Amérique du Nord est rarement une source d’exposition aux métaux lourds. En fait, beaucoup de peinture est nécessaire pour exposer les oiseaux à des quantités importantes de métaux. Par exemple, même dans le cas d’une cage pour perroquet contenant 3 000 ppm (0,3 %) de plomb, un perroquet moyen doit ingérer presque toute la peinture de la cage pour montrer des signes cliniques d’exposition au plomb. Dans le passé, la peinture au plomb pouvait contenir de 30 à 40 % de plomb, mais heureusement, ces peintures ne sont plus en vente. Actuellement, l’empoisonnement au plomb est généralement lié aux ornements en vitrail, aux grenailles de plomb, aux poids de rideau en plomb et aux feuilles de plomb. Les grillages soudés des volières et les jouets contenant des pièces de métal galvanisé sont les sources les plus courantes d’exposition importante au zinc. Même s’ils ne sont plus vendus chez de nombreux manufacturiers en Amérique du Nord pour des raisons environnementales, les finis laitons contiennent une teneur en zinc négligeable et insuffisante pour engendrer des signes cliniques d’exposition au zinc chez les oiseaux. Les finis laitons ne contiennent d’ailleurs pas de plomb.

Si vous avez des questions au sujet de l’exposition aux métaux lourds, adressez-vous au manufacturier de votre cage et à votre vétérinaire; mieux vaut prévenir que guérir!

Louise Bauck B.Sc., D.M.V., M.Sc.V.

 

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