Une plume de sang brisée : une blessure fréquente chez les oiseaux de compagnie

Que votre oiseau ait les plumes de vol taillées ou non, une nouvelle plume de vol présente un risque pour le bien-être de l’oiseau lorsque celle-ci est brisée et saigne. Une fois cette plume entièrement émergée, la gaine ou le tuyau sèche et ne présente alors plus de risques. Toutefois, si la plume en croissance, reconnaissable par sa longueur et sa gaine remplie de sang, est accidentellement endommagée par des jouets ou une chute, la gaine risque de se briser. L’oiseau perdrait alors une grande quantité de sang en très peu de temps. Cette situation d’urgence doit être prise en main immédiatement! La plupart du temps, vous pourrez facilement vous occuper d’une plume de sang brisée. La partie la plus difficile dans une telle situation d’urgence est en fait d’envelopper l’oiseau dans une serviette de façon appropriée et sûre. C’est bien évidemment plus facile à dire qu’à faire, surtout lorsqu’un sentiment d’urgence s’installe, alors n’oubliez pas de tenir compte des suggestions de l’équipe HARI sur la technique sûre et non effractive d’enveloppement dans une serviette.

Par ailleurs, les oiseaux en surpoids ou souffrant de problèmes respiratoires accentuent la complexité de la situation. Pour ce type d’oiseaux, nous recommandons de les brumiser afin de faire descendre leur température corporelle. Peu importe la plume de sang brisée, il est également essentiel de suivre les directives suivantes.

Vous aurez besoin des fournitures suivantes ainsi que de l’aide d’une autre personne, surtout pour les oiseaux de grande taille.

• Brucelles ou pinces hémostatiques ou à dissection du bon format, selon la taille de l’oiseau;
• Serviettes;
• Bande autoagrippante (Velcro^MC);
• Poudre styptique Kwik Stop, pâte d’argile, colle d’école ou autre coagulant;
• Flacon pulvérisateur (pour rafraîchir les oiseaux en surpoids et pour détecter la plume problématique);
• Source d’eau pour l’hydrothérapie.

1. Une fois l’oiseau contraint de façon sûre, utiliser la technique d’hydrothérapie pour voir clairement la plume problématique.
2. Évaluer l’état de la plume. Si la plume a émergé de la gaine de plus de la moitié de sa longueur totale, elle pourra alors être sauvée à l’aide de colle blanche, de fécule de maïs ou de pâte d’argile. Si la plume de sang brisée saigne abondamment, elle devra être enlevée.
3. Pour ce faire, le truc est d’enlever la plume d’un mouvement rapide; autrement, des complications et des saignements abondants pourraient en résulter. Ainsi, il importe de bien agripper la gaine de la plume en plaçant les pinces perpendiculairement au sens de croissance de la plume. S’assurer de n’agripper que la gaine, et non la chair de l’oiseau. Appliquer une bonne pression sur la peau de l’oiseau, où la gaine de la plume émerge, pendant environ 10 secondes, puis tirer sur la plume d’un mouvement rapide. La plume devrait alors être entièrement retirée et l’ombilic inférieur devrait être intact. Si le follicule de la plume saigne encore après y avoir appliqué une pression au retrait de la plume, penser à utiliser un coagulant pour stopper l’hémorragie et consulter un ou une vétérinaire. Des méthodes avancées de contrôle de perte de sang par un ou une vétérinaire aviaire d’expérience peuvent être nécessaires dans une telle situation.
4. Examiner les autres plumes de l’oiseau pour des signes de danger potentiel. Il est possible que les plumes de vol de l’autre aile, en particulier, soient un reflet presque exact de la plume retirée quant au stade de croissance. Pour les oiseaux qui ont les plumes de vol taillées, il est recommandé de ne pas tailler les rémiges autour de celle qui a été retirée afin de protéger la nouvelle plume qui émergera.
5. Une évaluation de l’état des plumes une semaine plus tard est recommandée. Vérifier si de nouvelles plumes de sang ont émergé.

Les plumes primaires situées sur les ailes des oiseaux sont généralement les plumes de sang brisées qui présentent une urgence.

Une fois que vous avez déterminé que la plume de sang doit être enlevée, vous devez vous assurer d’avoir une bonne prise sur la plume à l’aide de pinces hémostatiques. Appliquez une pression sur la peau à la base de la plume problématique; sinon, la manipulation pourrait causer une douleur à l’oiseau et lacérer la peau autour de la plume, ce qui risque alors d’occasionner des complications et des saignements abondants. Il est recommandé de placer les pinces perpendiculairement à la plume pour agripper cette dernière et la tirer rapidement. Placer les pinces à la verticale pour tirer sur la plume risque de déchirer cette dernière.

La plume retirée doit être intacte; elle doit être entière avec sa pointe arrondie ou son ombilic inférieur (A). Une gaine de plume brisée qui reste dans l’oiseau entraîne des risques d’infection et de formation de kyste des plumes. Dès que la plume est enlevée, il est important d’appliquer une pression sur le follicule de la plume (B) pendant environ 10 secondes afin d’arrêter toute hémorragie. Ne reste finalement plus qu’à nettoyer la zone touchée, à remettre l’oiseau dans une cage propre et à surveiller ce dernier attentivement.