Proposition d’établissement de codes de recommandations et d’agrément pour des installations dédiées aux aviculteurs d’oiseaux exotiques

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Mark Hagen, M. Sc. (agriculture)
Directeur de recherche

Contenu :
  • Introduction
  • Agrément
  • Administration
  • Lobbying
  • Certification des aviculteurs selon des normes
  • Normes minimales
  • Considérations pour le bien-être des oiseaux
  • Consortiums sur la documentation et l’élevage

Introduction

Le rapport récent du groupe de travail américain sur les oiseaux (duquel l’AFA, l’AAV et la PIJAC sont membres et ont accepté les recommandations) recommande le retrait des importations massives d’espèces non nuisibles d’oiseaux pour la vente directe aux animaleries sur une période de 5 ans. Seuls les aviculteurs agréés peuvent continuer d’acheter des espèces sauvages non nuisibles après cette période. Au Canada, il n’est pas permis d’importer des perroquets directement des tropiques, donc la plupart des spécimens proviennent des États-Unis et de quelques pays de la CE, lesquels pensent adopter des lois similaires.

Le bureau canadien de la CITES travaille actuellement sur de multiples requêtes sur l’importation d’espèces App. I à des fins de reproduction, mais puisqu’il n’existe aucun livre généalogique, c.-à-d. consortium, au Canada pour ces espèces, il y a de nombreux délais pour assurer que les oiseaux ne deviendront pas des animaux de compagnie. Le bureau de la faune aquatique et terrestre doit s’assurer que ces oiseaux auront les soins appropriés. Donc, si un aviculteur canadien veut continuer d’acheter des oiseaux sauvages ou d’importer des oiseaux élevés en captivité (comme l’ara militaire des États-Unis, qui se vend actuellement environ 1 000 CAD), il est crucial qu’il soit agréé et qu’il joigne un consortium.

Agrément

Un agrément est la mise en place et le maintien de normes professionnelles. Il est obtenu grâce à une évaluation qualitative d’opérations individuelles en ce qui concerne ces normes. Ces dernières sont choisies par des professionnels en aviculture, plutôt qu’imposées par une force extérieure. Les normes sont donc pratiques et réalistes.

Ce programme offrira aux aviculteurs un moyen de la meilleure efficacité possible pour qu’ils puissent améliorer leurs installations. L’aviculture est un domaine dont la technologie change constamment, nécessitant que les participants mettent continuellement leurs procédures à jour.

Le programme d’agrément ne prétend pas identifier le niveau de rendement au-delà du minimum établi.

Administration

Les personnes qui obtiennent l’agrément deviendraient des membres de l’association Professional Bird Breeders of Canada (PBBC), soit des « éleveurs professionnels d’oiseaux du Canada » en français.

Le Voluntary Facilities Accreditation Program (VFA Program), soit programme d’agrément aux installations volontaires en français, serait administré par l’association PBBC et comprendrait des inspections par un vétérinaire aviaire et/ou un zoologiste. Le programme VFA permet aux volières participantes de mettre leurs installations en conformité grâce à des normes détaillées pour toutes les facettes de l’aviculture afin d’atteindre le statut de l’agrément de l’association PBBC. Les normes du programme seront établies par un comité et refléteront la coopération et la contribution des aviculteurs, des vétérinaires aviaires, des zoologistes et des écologistes. Le comité VFA s’occupe de l’administration du programme et le surveille en permanence pour assurer qu’il reflète exactement les besoins changeants de l’aviculture et les avancées en soins des oiseaux.

Pour l’agrément, les qualifications de chaque candidat seront évaluées par le comité VFA. Tous les membres de l’association PBBC doivent obtenir l’agrément par le comité VFA dans l’année suivant l’adhésion à l’association PBBC. 

Le comité VFA et l’association PBBC n’ont aucunement l’intention de décider quelles volières devraient ou ne devraient pas élever d’oiseaux en captivité. Il ne s’agit pas d’un programme d’exécution. Le fait qu’une volière n’a pas l’agrément ne signifie pas que l’installation n’est pas bien conçue ni qu’elle est mal exploitée, mais seulement que l’aviculteur ne remplit pas les exigences requises pour recevoir l’agrément ou qu’il n’a pas fait de demande d’adhésion à l’association PBBC.

Tout aviculteur qui élève actuellement des oiseaux ou toute personne qui voudrait éventuellement en élever peut poser sa candidature au programme.

Le programme VFA est mené dans la confidentialité. Les installations peuvent rendre public le fait qu’elles ont l’agrément et l’association PBBC peut répondre aux requêtes de vérifications de ce dernier.

La réévaluation des éleveurs avec l’agrément peut se faire périodiquement, lorsque les normes changent radicalement ou au moins une fois tous les trois ans.

Les réglementations sur le bien-être des animaux sont conçues pour encourager les aviculteurs à adopter les normes les plus élevées d’élevage et à les reconnaître. Elles permettent de faire progresser la qualité des cages pour oiseaux, de promouvoir les bons soins et la protection des oiseaux rares, d’augmenter les ventes grâce la confiance accrue de la clientèle, et d’améliorer la santé des oiseaux.

Les recommandations sont conçues pour aider les personnes inexpérimentées à élever leur niveau de compétences et faire davantage prendre conscience des exigences pour le bien-être des animaux. Les membres de l’association PBBC sont disponibles pour offrir de l’aide et des conseils aux autres aviculteurs.

Les personnes déposant leur candidature à l’association PBBC doivent élever des oiseaux depuis au moins 2 ans et doivent avoir un succès de reproduction.

Lobbying

Des déclarations de lobbying peuvent être émises par l’association PBBC, telles que :

Puisque la perte d’habitat est la plus grande menace pour la faune mondiale, et que le commerce d’espèces sauvages donne une valeur supplémentaire aux habitats intacts en raison des ressources qu’il soutient, l’association PBBC est déterminée à améliorer le commerce de perroquets sauvages pour atteindre des niveaux durables.

Comme l’Australie est aux mains de cacatoès sauvages considérés nuisibles, et qu’il y a présentement une contrebande cruelle de ces oiseaux, l’association des PBBC soutient l’exportation sans cruauté et contrôlée de ces oiseaux isolés vers le marché occidental.

Comme les zoos ne possèdent pas les ressources pour garder et élever toutes les espèces de perroquets considérées rares actuellement, l’association PBBC reconnaît le rôle des particuliers, des propriétaires d’animaux de compagnie et des éleveurs dans l’élevage d’oiseaux en captivité afin de les préserver.
Comme les défenseurs des droits des animaux de multiples organisations de protection voudraient que le commerce et la détention d’oiseaux soient arrêtés, et que ces groupes utilisent de fausses informations trompeuses et sensationnelles qui ne fournissent pas les faits importants, l’association PBBC les contrecarrera en faisant des pressions sur le gouvernement avec la bonne information.

Certification des aviculteurs selon des normes

L’objectif est d’améliorer les normes professionnelles, les pratiques en matière de soins des oiseaux et la gestion au sein de l’aviculture en démontrant une reconnaissance spéciale aux aviculteurs qui, en se conformant aux normes rigoureuses sur la conception et la gestion des volières, démontrent un succès d’élevage en captivité d’oiseaux exotiques.

Ces normes ont pour but d’améliorer la santé des oiseaux et les pratiques d’élevage, par exemple, les exigences de base pour le bien-être des oiseaux sont des pratiques d’élevage adéquates pour leur santé et, lorsque possible, leurs besoins comportementaux.

Descriptions de l’aménagement de volières et de cages, de systèmes de nourrissage, de gestion des déchets, etc.

Normes minimales

Normes minimales professionnelles ou codes de recommandations pour les oiseaux exotiques en captivité :

  • Confort et refuge : l’abri intérieur pour les animaux est assez aéré avec de l’air frais, soit grâce à des fenêtres, des portes, des bouches ou des conduits d’aération, afin de minimiser les courants d’air, les odeurs et la condensation de l’humidité. L’habitat de l’oiseau doit être maintenu à une température relativement constante avec des changements saisonniers, soit entre 10 °C et 30 °C;
  • Accès facile à de l’eau fraîche et à de la nourriture, laquelle maintient la santé et la vigueur des oiseaux. L’eau doit être complètement changée au moins une fois par jour. Le bon fonctionnement des distributeurs automatiques d’eau (s’il y a lieu) doit être vérifié régulièrement. Les oiseaux devraient avoir un accès facile à des aliments appropriés, nutritifs et hygiéniques quotidiennement. Tous les bols et les contenants de nourrissage doivent être surélevés pour minimiser la contamination fécale;
  • Éclairage permettant d’inspecter les oiseaux au besoin;
  • Conditions ambiantes adéquates à l’aide de systèmes efficaces de ventilation, de chauffage et de climatisation;
  • Liberté de mouvement;
  • Cages et perchoirs qui ne peuvent pas potentiellement blesser les oiseaux ni leur causer d’efforts excessifs. Les verrous des portes de cages sont solides et résistants pour éviter les ouvertures accidentelles. Les cages peuvent être entièrement lavées;
  • Prévention, ou diagnostic et traitement rapides des blessures et des maladies. Le programme médical pour les oiseaux doit être sous la direction d’un vétérinaire aviaire spécialisé;
  • Habitats, bols de nourrissage et cages qui doivent être nettoyés régulièrement. Une désinfection profonde doit être effectuée à des moments adéquats et surtout lorsque la cage est utilisée pour un nouvel oiseau;
  • Volières intérieures comportant des planchers faits de matériaux nettoyables comme du ciment, des tuiles, du linoléum ou de la peinture imperméable;
  • Système de portes doubles et d’allées de sécurité pour minimiser les risques que les oiseaux fuient;
  • Mécanismes d’urgence pour pallier les perturbations de courant ou les pannes d’équipements mécaniques essentiels;
  • Trousse de secours complète accessible, ainsi qu’un texte de référence pertinent sur les procédures d’urgence;
  • Extincteurs d’incendie à usage multiple (ABC) chargés et de format assez gros sont localisés près d’au moins deux portes, afin d’y avoir facilement accès lorsqu’on entre dans la pièce;
  • Détecteurs de fumée un peu partout dans l’installation.

Considérations pour le bien-être des oiseaux

Il est possible de préserver le bien-être des oiseaux et de répondre à leurs besoins physiologiques et comportementaux avec multiples systèmes de gestion. Le nombre et le type d’oiseaux gardés dépendent de l’aménagement de l’installation et des compétences des aviculteurs. De nouveaux spécimens ne devraient pas être ajoutés à la colonie, sauf s’il est raisonnablement sûr que l’aviculteur sera capable de préserver le bien-être de chaque oiseau. L’aviculteur doit connaître les comportements normaux des oiseaux et savoir quels signes indiquent la bonne santé de chaque espèce, c’est-à-dire les signes importants de santé comme la vivacité, les yeux clairs et brillants, la bonne posture, les mouvements vigoureux si l’oiseau est perturbé, l’alimentation et l’hydratation adéquates, ainsi que la santé et la propreté de la peau, des pattes et des pieds.

L’aviculteur doit étroitement surveiller les oiseaux pour des signes de douleur ou de maladie, et ainsi prendre rapidement des mesures correctives, le cas échéant.

Le type de cages et leur aménagement doivent permettre le travail efficace et minimiser les dérangements entre chaque paire. Des excréments ne doivent pas tomber des cages suspendues sur d’autres oiseaux ou dans des bols de nourrissage. Les matériaux de construction des cages doivent être résistants aux flammes et à la pourriture. Par exemple, les cages en métal sont plus adéquates que celles en bois. Les planchers, les murs et les plafonds doivent être propres, en bon état et exempts de toiles d’araignées.

Comme il pourrait y avoir des ruptures de stock en ce qui concerne les aliments, une quantité suffisante de nourriture doit être gardée, plutôt que d’avoir à faire des achats de dernière minute.

La ventilation et les conditions des habitats devraient en tout temps être adéquates afin de fournir une quantité suffisante d’air frais aux oiseaux. Il vaut mieux utiliser des conduits qui produisent un effet de courant dont l’air vicié est expulsé au lieu d’être redistribué. Les accumulations d’ammoniac, de dioxyde de carbone et de poussière devraient être évitées. Puisqu’il faut prévoir qu’il pourrait y avoir des risques de surchauffe lorsque les conditions météorologiques sont plus chaudes, un système de refroidissement comme la brumisation ou la climatisation devrait être en place.

Tout l’équipement, dont les bols à nourriture et à eau, les ventilateurs, les systèmes de chauffage et d’éclairage, les extincteurs d’incendie et les systèmes d’alarme, devrait être nettoyé et inspecté régulièrement afin d’assurer son bon fonctionnement.

Étant donné les limites actuelles des connaissances scientifiques, il est impossible de trouver un lien entre la taille des cages et le bien-être des oiseaux de quelque manière que ce soit. De nombreux autres aspects jouent un rôle dans cette situation, dont l’espèce, la taille de la colonie, la température, l’aération, l’éclairage et la qualité de l’habitat. Donc, des dimensions minimales d’une cage ne sont pas recommandées pour l’instant. Un volume de la cage pourrait être recommandé pour les oiseaux qui ne sortent pas de celle-ci, comme les oiseaux de compagnie.

L’administration d’antibiotiques, de vaccins ou d’autres injections, ainsi que l’identification du sexe et autre procédure médicale doivent être faites seulement par un vétérinaire aviaire spécialisé.

Transport d’oiseaux : ces derniers doivent être déplacés dans des contenants durables et bien aérés, et être protégés des températures excessivement chaudes ou froides.

L’éleveur doit détenir les permis requis, tel qu’un permis de vente au détail (commerçant) si de telles ventes sont faites, ainsi que des permis municipaux ou provinciaux, au besoin.

Installation sanitaire et sécuritaire : les postes de travail, dont les zones pour préparer la nourriture, doivent être propres, sécuritaires et bien éclairés. La nourriture est entreposée dans des contenants à l’abri de la vermine et adéquatement identifiés. Il ne doit pas y avoir d’accumulation de résidus dans la zone des déchets et les conteneurs de déchets. Aussi, des sacs de plastique doivent être apposés correctement dans les conteneurs et les poubelles. Les produits chimiques, comme les désinfectants, sont gardés séparément et clairement identifiés.

Consortiums sur la documentation et l’élevage

Un système de tenue des dossiers est recommandé pour toutes les espèces, surtout celles qui figurent dans l’appendice 1 de la CITES. De plus, l’éleveur devrait aider à la création de consortiums pour les espèces les plus rares. Si possible, les progénitures devraient être offertes aux autres éleveurs en premier, avant d’être vendues dans des animaleries (bien que certains de ces oiseaux de compagnie se retrouvent éventuellement dans des situations d’élevage). Pour le maintien efficace de la diversité génétique des espèces pures, aucun membre de l’association PBBC ne peut faire d’hybridation, et il est prioritaire de créer des livres généalogiques contenant les numéros de bague de chaque nouveau-né avec l’identité des parents correspondants. La fondation de préservation aviaire (Avian Preservation Foundation) du conseil Avicultural Advancement Council (AAC) doit être l’entité recevant les numéros de bague et répondant aux questions qui concernent la mise en paire de ces oiseaux élevés en captivité.

Le maintien de documents exacts comprend : les numéros de bague et de micropuces ainsi que l’historique des oiseaux, les informations médicales (sexe et dates de vaccination) et reproductives, dont les essais de reproduction, les partenaires, la production d’œufs et de bébés, ainsi que des dossiers sur la colonie entière, tels que l’inventaire actuellement gardé, dont le nombre de paires matures et juvéniles, les oiseaux qui ne sont pas encore en paire, la liste de tous les oiseaux qui sont décédés et la cause de leur décès.

L’adhésion au conseil Avicultural Advancement Council of Canada est requise et celles au Fonds mondial pour la nature et à la Fédération canadienne de la faune sont recommandées. Les membres devraient faire des dons à ces groupes selon le revenu brut provenant de leur élevage.

Le but de ces normes, consortiums et dons pour la préservation est d’augmenter la qualité des nouveau-nés et de la productivité des paires reproductrices, d’améliorer le bien-être des oiseaux, d’aider à la préservation de ces derniers, d’accélérer les échanges internationaux d’oiseaux élevés en captivité et de faire du métier d’aviculteur une profession reconnue.

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