Systèmes de ventilation pour installations d’élevage intérieures

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Mark Hagen, M. Sc. (agriculture)
Directeur de recherche

Contenu :

  • Introduction
  • Système respiratoire unique et maladies
  • Design et contrôles
  • Contrôle de la température
  • Filtres et systèmes de refroidissement à l’eau
  • Échangeurs thermiques
  • Normes de ventilation pour aires d’attente de quarantaine
  • Bibliographie

INTRODUCTION

Pour les aviculteurs travaillant avec des volières d’élevage intérieures ou même partiellement fermées, des systèmes de ventilation doivent être incorporés dans le design de la pièce. Le désir de maintenir les coûts de chauffage doit être concilié avec la nécessité d’avoir de l’air propre et sain à l’intérieur. Les éléments de base d’une ventilation adéquate comprennent un approvisionnement abondant en air frais, une circulation adéquate de cet air, et l’élimination des fluctuations de température. La combinaison d’une bonne ventilation, d’un bâtiment de confinement bien conçu et d’un programme de gestion adéquate du bruit entraîne un meilleur contrôle des odeurs, de l’humidité et des pathogènes.

Le but de la ventilation est de fournir un environnement sain aux oiseaux. Une ventilation inadéquate peut engendrer des concentrations accrues d’ammoniac et de pathogènes et une diminution du taux d’oxygène ainsi que des températures extrêmes.

Les cinq principes de la ventilation s’appliquent à tous les types d’habitats, qu’ils soient ouverts ou fermés :

  1. Fournir de l’air frais;
  2. Éliminer l’air stagnant;
  3. Contrôler la température;
  4. Contrôler l’humidité;
  5. Éliminer la poussière.

SYSTÈME RESPIRATOIRE UNIQUE ET MALADIES

Le système respiratoire aviaire unique et très efficient favorise le maintien du pH sanguin, la tension adéquate en oxygène et la régulation de la température corporelle. De nombreuses maladies respiratoires sont déclenchées en raison de l’irritation et de l’inflammation de la muqueuse respiratoire et de l’invasion subséquente par des microorganismes. On peut trouver ces microorganismes en plus grandes quantités dans des pièces pour oiseaux mal ventilées.

DESIGN ET CONTRÔLES

Le design de l’habitat est très important afin de contrôler l’environnement immédiat des oiseaux. L’isolation du plafond et des murs aide à garder la maison fraîche en été et chaude durant les mois froids d’hiver en préservant la chaleur.

Les éléments d’un bon système de ventilation comprennent une isolation adéquate, une capacité suffisante de ventilation, ainsi que des entrées et conduits d’air appropriés. Les systèmes de ventilation peuvent utiliser la convection naturelle, mais ce n’est souvent pas suffisant, donc un système à air forcé est nécessaire. Des ventilateurs sont utilisés dans les systèmes à air forcé et peuvent fournir une pression positive, négative ou neutre dans une pièce. Une pression négative devrait être utilisée dans une pièce d’isolement ou de quarantaine pour empêcher l’air de circuler d’oiseaux malades à des oiseaux en santé.

La ventilation à pression positive emploie normalement un ventilateur placé à l’extrémité de la maison et lequel pousse l’air dans un conduit dans le plafond, allant d’un bout à l’autre de la maison. L’air stagnant devrait être expulsé près du plancher afin de créer un débit laminaire de haut en bas.

Les systèmes à pression négative emploient des ventilateurs placés sur les côtés du bâtiment et lesquels poussent l’air à l’extérieur de la pièce. De l’air frais pénètre par les ouvertures contrôlées par des déflecteurs. Un conduit ou de multiples ouvertures devraient être utilisés pour diriger l’air entrant afin d’empêcher les courants d’air, lesquels peuvent survenir autour d’une simple entrée d’air. Un conduit d’entrée central le long d’une enceinte avec extraction par ventilateur à travers les murs latéraux est un moyen efficace de créer un débit laminaire d’air frais sans courant d’air. 

Créer de la résistance dans la ventilation (comme utiliser des conduits, des coudes, des diffuseurs) réduit le débit d’air. Le pied cube par minute (pi³/min), c.-à-d., la quantité de flux d’air indiqué sur un ventilateur est donc plus élevée qu’une fois ce dernier installé.

Si les systèmes étaient mieux conçus et entretenus de manière adéquate, il y aurait moins d’éclosions de maladie et les problèmes de santé chroniques seraient réduits. Les courants d’air et les espaces sans circulation d’air devraient être éliminés. De gros coups de vent de travers directement sur des ventilateurs ou des entrées d’air faibles perturberont le rendement de ces derniers. Il faut donc placer les ventilateurs de sorte que ceci est minimisé.

CONTRÔLE DE LA TEMPÉRATURE

La préservation d’un environnement sain comprend le maintien de la température de l’air ambiant dans la zone thermoneutre de l’espèce et de l’âge des oiseaux. La température de l’air entrant dans la pièce devrait être contrôlée 24 heures sur 24 à l’aide d’appareils de chauffage et de climatisation qui s’ajustent aux fluctuations quotidiennes.   

Le stress thermique diminue l’appétit et la fertilité de la plupart des animaux. Bien que la plupart des oiseaux exotiques proviennent de régions tropicales, il y a des endroits frais dans ces habitats où ils peuvent nicher et nidifier. C’est frais et humide sous la voûte de la forêt tropicale humide.

Les générateurs de brouillard et les brumisateurs de serre installés au-dessus des volières sont excellents pour faire baisser la température et augmenter le taux d’humidité là où le climat est chaud et sec. Arroser le toit peut également servir à réduire la température de ce dernier. Donc, lorsque l’eau est facilement accessible aux endroits chauds et secs, il faut considérer la possibilité d’installer des gicleurs sur le toit.

FILTRES ET SYSTÈMES DE REFROIDISSEMENT À L’EAU

La recirculation de l’air filtré dans la volière ne devrait avoir lieu que lorsque la filtration de l’air est effectuée complètement et qu’elle peut être maintenue.

La plupart des virus, moisissures et bactéries dans l’air mesurent entre 0,01 et 50 microns; donc, un filtre à haute efficacité est nécessaire. Les préfiltres lavables de mousse et de charbon éliminent seulement les odeurs et les particules plus volumineuses comme les plumes, la poussière et les excréments séchés.

Certaines espèces d’oiseaux, comme les cacatoès, produisent de la poudre de plumes, laquelle obstrue rapidement les préfiltres et les filtres de particules fines. La recirculation totale sans entrée d’air frais peut engendrer un manque d’oxygène pour les oiseaux.

Les systèmes de refroidissement à l’eau sont efficaces pour refroidir l’air dans les endroits chauds à l’aide de l’effet frigorifique de l’évaporation de l’eau qui passe au-dessus de ces endroits. Toutefois, ils deviennent obstrués en raison du contenu minéral de l’eau qui reste à la suite de l’évaporation; ils doivent donc être nettoyés périodiquement.

Les ouvertures grillagées des ventilateurs d’évacuation se bouchent rapidement en raison de la poussière, des plumes et d’autres matières particulaires, ce qui diminue grandement leur efficience. De plus, il faut vérifier la vitesse des ventilateurs et nettoyer la poussière sur les pales et les protecteurs, ainsi que garder les mauvaises herbes et le gazon bien taillés autour des ouvertures de ventilateur.

ÉCHANGEURS THERMIQUES

Les échangeurs d’air sont conçus pour extraire la chaleur de l’air évacué des bâtiments. L’air d’échappement chaud et humide réchauffe des modules ressemblant à un radiateur, qui ensuite transfèrent leur chaleur à l’air frais entrant. Ces appareils devraient maintenir une ventilation à pression négative lorsqu’équilibrés. Les économies d’énergie comparativement à l’air frais qui nécessiterait d’être complètement réchauffé permettent de couvrir le coût des appareils en l’espace de quelques années environ. Ces appareils sont fortement recommandés pour les volières intérieures dans les régions du nord et coûtent moins cher qu’un nouveau couple de perroquets. La plupart des quincailleries et des magasins d’appareils ménagers vendent des modèles qui coûtent entre 500 et 800 $.

Les taux minimaux acceptables de renouvellement de l’air sont difficiles à établir en raison des différentes densités des oiseaux. Dans certains codes du bâtiment, pour une occupation humaine, ceci peut aller d’aussi bas que 0,5 renouvellement par heure jusqu’à 12 par heure. Selon notre expérience chez HARI, avec environ une paire d’oiseaux de taille moyenne par 4,5 mètres carrés de surface au plancher, 3 renouvellements par heure durant l’hiver et 12 durant l’été semblent garder l’air propre et frais dans les pièces des oiseaux.

NORMES DE VENTILATION POUR AIRES D’ATTENTE DE QUARANTAINE

Bien que les normes de l’Animal and Plant Health Inspection Service (APHIS) aux États-Unis requièrent que la capacité de ventilation au sein d’installations de quarantaine soit suffisante pour protéger la santé des oiseaux confinés, il n’y a pas de méthodes quantifiables utilisées pour déterminer si cette exigence est respectée. Le Cooperative Working Group on Bird Trade recommande que l’APHIS promulgue des règlements qui : établissent et identifient des méthodes pour faire appliquer des normes de ventilation quantifiables; recommandent que des grillages, ventilateurs ou autres surfaces ou appareils de ventilation soient nettoyés en profondeur pour en éliminer toute matière particulaire une fois la quarantaine de l’oiseau terminée; et examinent des méthodes potentielles pour augmenter la ventilation en utilisant le design de quarantaine actuel, c-.-à-d., augmenter l’échange d’air par les ouvertures existantes comme les entrées de l’aire de quarantaine.

BIBLIOGRAPHIE (en anglais seulement)

Anonymous (1990). Findings and Recommendations of the Cooperative Working Group on Bird Trade (USA) pp 47.

Qureshi, A. A. (1990). Effective Ventilation Can Reduce Medication. Poultry, Vol. 6:2 pp 16-17.

McDermott, H.J. (1985) Ventilation for Contaminant Control. Butterworth Pub. Stoneham, MA pp 402.

Sainsbury, D and Sainsbury,P (1988). Livestock Health and Housing. Baillere Tindall, London pp 319.

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