Belize Protéger l’ara rouge

Lecture de 12 min
Joignez-vous à nos communautés aviaires!

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipisicing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.

Belize, mai 2015

À la suite d’une première participation en 2013 et dans le cadre des efforts de conservation mis en réseau par l’institut HARI, le technicien en bioécologie Marc-André Villeneuve est retourné au Belize afin d’en apprendre davantage sur les efforts déployés pour protéger l’ara rouge. Voici un bref compte rendu de son voyage.

L’excursion a commencé par un séjour de six jours au centre Belize Bird Rescue (site Web en anglais seulement), où Marc-André a présenté les dons offerts par l’institut HARI à l’équipe du centre. Le Belize Bird Rescue (BBR) est une organisation sans but lucratif qui procure des soins et un refuge aux perroquets secourus, donnés, confisqués, orphelins, blessés, etc., ainsi qu’à d’autres espèces d’oiseaux béliziens dans le besoin. Une fois réadaptés et éduqués, et si leur santé le permet, les oiseaux sont remis en liberté dans leur habitat naturel. Les oiseaux qui ont des problèmes de santé, des blessures ou des infirmités chroniques les empêchant d’être remis en liberté trouveront un refuge paisible au centre en permanence.

Belize Bird Rescue HARI Donation
Nikki Buxton (propriétaire et directrice, BBR), Marc-André Villeneuve (HARI), Sarah Mann (directrice, BRC) et Oscar Valle (gardeur d’oiseaux, BBR) dans les installations du BBR nouvellement construites (clinique/laboratoire) avec les dons offerts par Mark Hagen (HARI). Les dons comprennent des sacs d’Aliment Tropican Hand-Feeding pour le nourrissage à la main, des contenants de suppléments Prime et Clay-Cal, des perchoirs thérapeutiques Knot-A-Rope et d’autres matériels requis pour le soin des bébés perroquets et les interventions médicales.

Le centre BBR héberge également sous son « aile » le Belize Raptor Center (BRC) (site Web en anglais seulement) dirigé par Sarah Mann. Les centres BBR et BRC, par le biais de leur programme éducatif, jouent un rôle important dans la sensibilisation du public en ce qui concerne la conservation d’espèces d’oiseaux endémiques au Belize.

De plus, le centre BBR est autorisé à garder des amazones à tête jaune (une sous-espèce bélizienne en danger qui ne peut être remise en liberté) dans le cadre d’efforts de conservation. Ainsi, ces oiseaux font partie d’un programme d’élevage en captivité dans le but de les faire s’accoupler et se reproduire. Les petits seront ensuite remis en liberté dans la nature. Depuis 2013, le centre BBR et l’institut HARI collaborent à ce programme ambitieux.

Durant son séjour au centre BBR, les activités quotidiennes de Marc-André étaient fréquemment interrompues en raison de l’arrivée de nouveaux patients, comme ces chevêchettes d’Europe dont le palmier qui abritait leur nid est tombé au sol. Malheureusement, un des oisillons était déjà mort (probablement à la suite de sa chute de l’arbre). L’oisillon le plus âgé était gravement déshydraté et dut être réhydraté attentivement avant de recevoir de la nourriture. En revanche, les deux jeunes chouettes étaient vraiment alertes et impatientes de dévorer un bon repas immédiatement après leur examen physique.

Pygmy Owl Belize 2015
Chevêchettes d’Europe tombées de leur nid (Belize, 2015)

L’organisation Scarlet Six Biomonitoring Team

Après un séjour d’une semaine passée auprès de l’équipe du BBR, Marc-André s’est dirigé vers la forêt Chiquibul en compagnie de Roni Martinez, codirecteur du Scarlet Six Biomonitoring Team (site Web en anglais seulement). Le Scarlet Six Biomonitoring Team (S6), est une organisation non gouvernementale enregistrée au Belize dont l’objectif est de protéger les espèces en danger dans leur habitat. Cette organisation se consacre à l’observation et à la protection de l’ara rouge (Ara macao) contre les braconniers.

Sur le terrain, Marc-André a une fois de plus eu la chance de travailler avec une équipe hors pair composée de Luis Mai et Isael Mai (Scarlet Six) ainsi que Luis Manzanero et Yair Chan, deux bénévoles. Le camp de base était installé sous le nid numéro 18, lequel était protégé contre les braconniers.

La protection n’est pas toujours garantie

Malgré les efforts de l’équipe Scarlet Six et de ses bénévoles visant à protéger les nids des aras contre les braconniers, les prédateurs naturels représentent également une menace. Un jour, pendant qu’ils relaxaient au camp de base, les membres de l’équipe ont vu une buse urubu attaquer le nid d’une amazone diadème (lequel était à proximité du nid d’ara que l’équipe protégeait). Ce prédateur indésirable fut rapidement chassé par des geais qui nichaient non loin de là, forçant finalement la buse à abandonner sa proie. L’amazone au stade de préenvol n’a pas survécu à l’attaque.

Le lendemain, le nid d’aras fut inspecté de nouveau afin de s’assurer que la buse n’était pas revenue attaquer le bébé ara rouge pour se venger de la proie perdue la veille.

Heureusement, l’oisillon dormait en paix confortablement dans le fond du nid. Par contre, l’inspection a révélé à regret que deux œufs n’avaient pas éclos. En tant qu’aviculteur et technicien qui explore la santé nutritionnelle à l’institut HARI, Marc-André a immédiatement reconnu la forme oblongue anormale d’un des œufs comme un signe de déficience nutritionnelle. Étant donné l’état avancé de la décomposition des œufs, une nécropsie ne pouvait pas être effectuée afin de déterminer la cause de la mort en coquille. Les œufs ont été retirés du nid pour éviter qu’ils contaminent le nid et les oisillons.

Remarquablement, les parents aras perchés dans l’arbre se lissaient les plumes paisiblement pendant que l’équipe effectuait l’inspection du nid. Malgré la présence de l’équipe à proximité de leur lieu de nidification, les parents attentifs semblaient assez détendus. Peut-être sont-ils en train de s’habituer à leurs protecteurs humains?

L’état de l’oisillon a été examiné afin d’évaluer sa croissance, sa santé et son bien-être. Des caractéristiques biométriques ont également été recueillies à des fins de recherches, d’études comparatives et de connaissances générales sur l’espèce.

Après une semaine passée dans le parc national de Chiquibul en compagnie de l’équipe Scarlet Six Biomonitoring Team, Marc-André s’est rendu dans le magnifique village de San Ignacio afin de faire sécher son équipement et de refaire ses provisions. Il a profité de ce moment pour observer et photographier la faune locale.

Les efforts communs pour protéger l’ara rouge

La protection de l’ara rouge dans la région de Chiquibul est directement (et indirectement) fournie par de nombreuses organisations. Certaines ont décidé de joindre leurs efforts afin d’améliorer le réseau de protection avec l’unique objectif d’augmenter les chances de survie de cette importante espèce. Tel est le cas notamment pour Scarlet Six, Friends for Conservation and Development (FCD) et la Belize Wildlife and Referral Clinic (BWRC) sous la supervision du Forest Department of Belize (sites Web en anglais seulement).

Bien que les cavités de nidification des aras rouges soient protégées par les forestiers du FCD et l’équipe S6 (jusqu’à ce que les oisillons atteignent le stade d’envol), le risque de braconnage est très élevé pour un grand nombre de ces cavités. Afin d’assurer la sécurité des oisillons et des gardeurs d’oiseaux, les oisillons à risque élevé sont retirés de leur nid et apportés soigneusement à une nourricerie aviaire in situ afin d’être élevés à la main puis remis en liberté dans leur habitat naturel au moment opportun. Puisque ces oisillons ont une grande valeur pour les braconniers, l’emplacement de la nourricerie demeure un secret (autant pour la sécurité des oisillons que celle des gardeurs d’oiseaux). Cette mesure de sécurité permet également aux aras rouges adultes de pondre deux couvées, augmentant par le fait même le nombre d’oisillons produits par saison de reproduction.

Les techniques de nourrissage à la main du Programme d’Éducation du perroquet jusqu’à l’envol de l’institut HARI ont été enseignées aux gardeurs du FCD et adaptées aux différents défis posés par leur nourricerie de fortune.La routine quotidienne des gardeurs du FCD comprend marcher dans la forêt en quête de fruits frais à offrir aux oisillons élevés à la main à la nourricerie. Il est essentiel de connaître les habitudes naturelles de fourrager des aras rouges et d’intégrer celles-ci dans le programme d’éducation et de sevrage de l’oisillon jusqu’à l’envol.

Au Belize, les aras rouges sont reconnus pour nicher uniquement dans les guapuruvus (Schizolobium parahybum), un arbre feuillu trouvé dans les forêts tropicales humides, du Mexique jusqu’au Brésil. Afin de respecter leur comportement naturel et de leur offrir un environnement confortable et hygiénique, les gardeurs du FCD fournissent aux oisillons des copeaux de guapuruvu qu’ils fendent à la main. Les copeaux sont séchés au soleil sur des feuilles de métal afin de les nettoyer tous les jours pour prévenir les proliférations bactériennes et fongiques.

Pendant qu’il séjournait au Belize, Marc-André a également eu l’occasion de passer quelques jours en compagnie d’étudiants en médecine vétérinaire provenant des États-Unis et du Canada. Il a pu faire l’expérience des vrais pratiques vétérinaires pour la faune sauvage au BWRC sous le tutorat de la Dre Isabelle Paquet-Durant et du Dr Tom Egglestone.

Veterinary Students Belize

Conservation et éducation

Sensibiliser à l’importance de la conservation et de la préservation des espèces de perroquets sauvages et gardés en cage, car leur avenir nous concerne.