Acquisition, élevage et reproduction d’amazones

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Introduction

Dans la dernière décennie, de grandes avancées ont été faites dans le domaine de l’élevage de psittacidés. L’utilisation très répandue d’aliments composés, l’avènement de l’identification sécuritaire du sexe par chirurgie ou par test sanguin, l’augmentation de la prévention de la maladie par le développement de tests et de vaccins spécifiques, l’amélioration des techniques pour élever les bébés ainsi que d’autres développements ont grandement aidé les aviculteurs. Cependant, certaines espèces de perroquets, comme les amazones, restent un défi à élever. Le but de cet article est de fournir un large aperçu des sources d’oiseaux reproducteurs, de la gestion des espèces en captivité, ainsi que de l’élevage et de l’alimentation des psittacidés du genre Amazona.

Sources d’oiseaux reproducteurs

Choisir les oiseaux qui deviendront les meilleurs reproducteurs reste un défi de taille. Les oiseaux utilisés pour la reproduction peuvent provenir d’importateurs (oiseaux sauvages), de propriétaires d’oiseaux de compagnie (en captivité depuis longtemps, probablement importés, mais pourraient fortement maintenant provenir d’ici), d’éleveurs (bébés, pariades, ou sans partenaire) et de détaillants de produits pour animaux de compagnie (combinaison de différentes sources).

Couple d’amazones à front jaune chez HARI

À long terme, les oiseaux élevés en captivité éventuellement mis en pariade seront la source principale d’oiseaux reproducteurs et, si tout va bien, les plus efficaces. Les oiseaux élevés par les parents pourraient être un meilleur choix que ceux élevés à la main, mais chez les amazones, cela ne fait pas une grande différence (c’est une autre histoire pour les cacatoès). Si les bébés sont utilisés comme oiseaux reproducteurs, il faut minimiser les contacts humains pendant leur élevage sauf pour les soins requis, et avoir plusieurs congénères dans le même habitat.

Les oiseaux élevés à la main sont de meilleurs reproducteurs et parents parce qu’ils sont moins stressés par le confinement et les contacts humains que les oiseaux sauvages gardés en captivité. Les oiseaux élevés en captivité s’habituent beaucoup plus facilement et rapidement aux nouvelles volières. Les couples sont plus susceptibles d’être compatibles s’ils sont élevés ensemble. De plus, les oiseaux élevés en captivité ne sont habituellement pas porteurs sous-cliniques d’organismes pathogènes, comme la maladie de Pacheco, laquelle est un problème majeur chez les oiseaux importés. Un autre désavantage évident d’obtenir des oiseaux juvéniles est que l’acheteur devra attendre entre trois et cinq ans pour que les oiseaux atteignent la maturité sexuelle et puissent se reproduire. 

Lorsqu’on achète de jeunes oiseaux, l’âge est connu, mais une fois que le perroquet est adulte et que son plumage est complet, il est impossible de déterminer son âge. D’ailleurs, les oiseaux juvéniles ont une meilleure valeur, car il est rarement possible de pouvoir déterminer si les oiseaux adultes sont vendus parce qu’ils n’ont pas réussi à se mettre en couple et à se reproduire ou parce qu’ils sont très âgés. La reproduction insatisfaisante d’amazones peut être corrigée en modifiant les couples ou les conditions environnementales. Un cacatoès qui a, quant à lui, tué son partenaire ou détruit les œufs peut constituer un problème plus difficile et potentiellement permanent.

Une autre bonne façon d’obtenir des oiseaux reproducteurs est d’acheter le surplus d’oiseaux élevés en captivité depuis longtemps provenant d’autres éleveurs, de propriétaires d’oiseaux de compagnie ou de détaillants de produits spécialisés pour animaux de compagnie. Le coût supplémentaire d’un couple reproducteur ou d’une pariade en vaut vraiment la peine. Lorsqu’on ajoute les années que cela prend pour que les oiseaux maturent, le taux élevé de mortalité et de morbidité et les dépenses vétérinaires associées à ces problèmes au coût des oiseaux importés bon marché, utiliser des oiseaux importés plus récemment est aussi dispendieux qu’utiliser des pariades. Environ une douzaine d’espèces d’amazones ont été importées en assez grand nombre pour que des disponibilités au niveau des oiseaux en captivité à long terme existent, desquels il est possible d’obtenir des oiseaux reproducteurs. Cet article examine ces espèces.

Stress chez les oiseaux sauvages gardés en captivité

Le stress est un facteur dissuasif majeur pour la reproduction de psittacidés en captivité à long terme. Un oiseau sauvage est soumis à de nombreuses situations stressantes, de la capture à son arrivée dans son nouvel habitat. Des méthodes inhumaines de capture sont souvent utilisées. Le surpeuplement est normal et présent pendant la capture et le transport, et dans les stations de quarantaine. C’est un fait assez inconnu qu’environ la moitié des oiseaux sauvages capturés meurent entre leur capture et leur établissement dans un environnement stable en captivité. Ce processus prend des années durant lesquelles les oiseaux sont exposés à bon nombre de nouveaux organismes potentiellement pathogènes à chaque déplacement.

Ces oiseaux doivent apprendre à s’adapter à une alimentation complètement nouvelle, à de nouveaux climats ainsi qu’aux contacts humains. Le stress réduit l’efficacité du système immunitaire des oiseaux face aux pathogènes, ce qui peut causer des maladies. Les virus peuvent passer inaperçus chez les oiseaux importés et seulement se manifester plus tard, provoquant ainsi un haut taux de mortalité s’ils se propagent dans la volière.

De plus en plus, les oiseaux exportés de la nature sont des bébés que l’on retire très jeunes de leurs nids et qu’on nourrit à la main dans des stations de quarantaine. La majorité des amazones à front bleu et des amazones à lores rouges importées était de très jeunes oiseaux. Ces perroquets sauvages mais nourris à la main sont un avantage discutable. En effet, ils s’adaptent à la captivité comme les oiseaux domestiqués, mais peuvent avoir des maladies souvent associées aux oiseaux sauvages. Par exemple, la poxvirose est courante chez ces oiseaux et le vaccin développé est principalement utilisé pour ces jeunes amazones importées. Malheureusement, étant donné la nature de la poxvirose, le vaccin conçu ne procure pas une protection totale et quelques cas de morbidité se produisent toujours lors d’éclosions de la maladie.

Le coût et la disponibilité des oiseaux varient selon chaque espèce. Voici un aperçu mis à jour des espèces les plus couramment disponibles :

Amazone à front bleu

Amazone à front bleu

Dans la dernière décennie, davantage d’amazones à front bleu ont été exportées par l’Argentine que toute autre espèce d’amazones provenant de tous les autres pays combinés. Au point culminant du commerce d’oiseaux sauvages au milieu des années 80, un excès de 40 000 amazones à front bleu était exporté chaque année (le tableau 1 résume les données du commerce). Donc, cette amazone est l’un des plus courants grands perroquets en captivité. La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a récemment imposé un moratoire de deux ans sur les exportations de l’Argentine, jusqu’à ce que des limites durables soient fixées.

Il y a de grandes variations sur la quantité de bleu et de jaune présente sur la tête de ces oiseaux. J’en ai vu avec la tête entièrement bleue et d’autres entièrement jaune; il y a aussi une variation dans la quantité de couleur recouvrant leur tête.

Dans de nombreux cas, la sous-espèce argentine, préférablement appelée amazone à front bleu du Paraguay (A. aestiva xanthopteryx), est difficile à différencier de l’amazone à front bleu (A.a. aestiva) qu’on trouve au Brésil en raison des nombreuses variations de couleurs sur sa tête et ses ailes. Bon nombre de gens qui disent avoir une « amazone à front bleu » possèdent probablement un oiseau de l’Argentine, car le Brésil n’a pas exporté de perroquets depuis plus de 30 ans. Il existe des amazones à front bleu du Paraguay spéciales qu’on appelle « Chaco », car leur devant est d’un bleu magnifique, mais elles ont beaucoup de jaune sur la tête et qui descend dans la nuque et autour du cou, puis quelques centimètres encore autour des ailes.

Les amazones à front bleu aiment parler et ne sont pas aussi agressives que celles du Paraguay.

La poxvirose et la maladie de Pacheco sont des problèmes chez les oiseaux importés. Étant donné le grand bassin d’oiseaux de compagnie, il vaut mieux acheter des oiseaux reproducteurs parmi ceux qui sont déjà au pays depuis quelques années. Elles semblent être un peu plus difficiles à élever que d’autres amazones. De plus, en raison de toutes les importations bon marché et les maladies qui sont associées à ces oiseaux, les aviculteurs en ont moins établi l’élevage. Cela change maintenant, et je prédis que bon nombre de bébés élevés en captivité seront disponibles à l’avenir.

Amazone à front jaune

Le Guyana autorise encore l’exportation d’une grande quantité d’oiseaux, mais les embargos des compagnies aériennes, les fermetures de stations de quarantaine aux États-Unis (le Canada ne permet pas les importations directement des tropiques) et la demande plus faible (récession) ont grandement réduit les importations. Même s’il n’y a pas eu autant d’importations d’amazones à front jaune que de celles à front bleu, quelques-unes sont gardées comme oiseaux de compagnie et pourraient devenir des oiseaux reproducteurs. La majorité des oiseaux reproducteurs chez HARI ont récemment été importés; cependant, nos meilleurs couples sont d’anciens oiseaux de compagnie.

Nos amazones à front jaune sont plus à risque de piquer leurs plumes, et environ la moitié d’un groupe de 12 oiseaux importés montre des signes de stress psychologique. Certains de ces oiseaux piquent encore les plumes de leur queue et de leurs ailes deux années plus tard. Lorsque vous achetez n’importe quelle amazone, prenez garde aux « piqueurs » de plumes. En effet, nous en avons quelques-uns et ce sont de mauvais oiseaux reproducteurs. Les oiseaux adultes sont plus timides et plutôt silencieux, même pendant la période de reproduction. Ils sont donc des oiseaux reproducteurs fiables. Chez HARI, nous en avons deux paires qui se reproduisent année après année, parfois même deux fois par année. En ce qui concerne des amazones, il s’agit d’un taux de fertilité au-dessus de la moyenne. Comme chez la plupart des amazones, celles à front jaune élèvent leurs petits jusqu’à ce qu’on les retire quand ils sont âgés de quelques semaines. Les bébés sont adorables et commencent vite à parler, et donc se vendent bien. Je recommande cette espèce à toute personne souhaitant élever des amazones; toutefois, il est important d’utiliser des oiseaux acclimatés.

Amazone à tête jaune

Espèce d’amazone très populaire et mon perroquet favori. Sa personnalité extravertie, son excellente habileté à parler, ses magnifiques couleurs et sa robustesse en général donnent à cette espèce les qualités que les gens pensent que tous les perroquets possèdent.

Amazone à tête jaune dans son nid

Le Mexique, principal État de l’aire de répartition, a cessé d’exporter des perroquets il y a plus d’une décennie, donc la seule source pour obtenir des oiseaux reproducteurs est parmi les oiseaux de compagnie et d’autres éleveurs. Il faut s’assurer d’obtenir les documents d’un vendeur qui confirme bel et bien avoir les oiseaux depuis le nombre d’années déclaré, par ex. certificat de sexage datant de cinq ans avec numéros correspondants des bagues. Il s’agit du perroquet le plus souvent transporté clandestinement aux États-Unis et au Canada. On m’a déjà offert des amazones à tête jaune « adultes » et lors du sexage, nous avons découvert qu’elles étaient en fait des bébés dont on avait teint la tête en jaune! Une identification du sexe par test sanguin n’aurait pas détecté leur immaturité. Toute personne élevant cette espèce veut obtenir un prix juste pour ses bébés, donc si un « éleveur » a soudainement plus de bébés pour chaque couple de son élevage et les vend sous la valeur marchande la plus récente, il pourrait s’agir de trafic de bébés transportés clandestinement. Dans ces cas, la loi sur la protection des espèces en péril (maintenant dans la majorité des pays) permet de faire des tests sanguins pour confirmer l’ADN de « l’empreinte digitale » et l’ascendance des bébés et de délivrer des amendes salées aux éleveurs qui font le trafic de perroquets transportés clandestinement.

Étant donné que de nombreuses amazones à tête jaune ont été exportées légalement du Mexique, quelques-uns de ces oiseaux de compagnie pourraient être utilisés pour la reproduction. Cette espèce est plus à risque d’avoir la maladie de Pacheco, comme nous pouvons en témoigner par l’éclosion que nous avons eue en 1989. Nous vaccinons maintenant nos oiseaux contre cette maladie (voir la section Prévention de la maladie).

Amazone à nuque d’or

Plus grande jacasseuse parmi les amazones, l’amazone à nuque d’or a une forte personnalité, donc la dresser peut présenter un défi. Cette amazone est l’une des espèces les plus dispendieuses exportées dans les années 80; il y a donc eu moins de spécimens sur le marché des animaux de compagnie et davantage se sont retrouvés directement chez les collectionneurs et les éleveurs. Le Honduras était un exportateur majeur au milieu des années 1980, mais il s’agit maintenant du Nicaragua, et la plupart des oiseaux sont envoyés au Japon. Elles ne sont pas très couramment gardées en captivité comparativement à d’autres amazones à front jaune. Six des couples HARI ont été importés de la nature quand ils étaient jeunes en 1985 et en 1988. Deux des couples de 1985 se sont finalement accouplés en 1991, mais la plupart des œufs sont tombés au sol dans la volière ou ont craqué dans le nichoir. Notre couple reproducteur a été importé en pariade, mais ne donne qu’une seule ponte de deux œufs par année et démontre un faible taux de fertilité. Ce couple est porteur de la maladie de Pacheco, car il y a été exposé en quarantaine puis a été impliqué dans notre éclosion de 1989. Les éleveurs malhonnêtes vendraient simplement ce couple, mais nous utilisons maintenant un vaccin avec succès pour gérer les porteurs de ce virus dans notre élevage.

Amazone à joues vertes

L’habitat mexicain de cette amazone change constamment à cause de l’homme; ceci combiné au commerce illicite en ont fait une espèce menacée. Si la tendance actuelle se maintient, cette amazone pourrait devenir en voie de disparition à l’état sauvage, même s’il y a assez de spécimens en captivité pour établir un programme d’aviculture solide. Le Mexique a récemment joint la CITES et pourrait, à titre de geste de relations publiques, proposer d’ajouter l’amazone à joues vertes à l’Annexe 1. Cela n’empêcherait pas le peuple mexicain de couper des arbres et de garder cet oiseau comme animal de compagnie, mais ralentirait seulement le commerce international légal d’oiseaux élevés en captivité en raison des grandes exigences bureaucratiques requises pour les espèces présentes dans l’Annexe 1.

Un grand nombre d’oiseaux a été légalement exporté du Mexique dans les années 70, et maintenant que ces derniers sont plus âgés, ils sont utilisés pour la reproduction en captivité. Plusieurs des oiseaux de compagnie plus âgés que nous avons obtenus étaient si attachés aux gens que nous n’avons pas pu les mettre en pair et avons dû les revendre sur le commerce des animaux de compagnie. Nous avons d’autres spécimens qui font de l’arthrite ou sont si vieux qu’ils ne pourront peut-être jamais se reproduire. Nous avons obtenu plusieurs spécimens élevés en captivité et travaillons avec d’autres éleveurs pour échanger de jeunes oiseaux. L’un de nos couples reproducteurs (nous en avons six) a sauté une année après avoir produit une ponte comprenant un seul œuf fertile sur 12 œufs en 1990-1991. Par la suite, la femelle a développé des papillomes du cloaque. Les éleveurs d’amazones se plaignent souvent de l’infertilité de leurs oiseaux; différents couples et différentes méthodes de garder la volée en hiver pourraient augmenter la fertilité (à suivre).

Amazone à couronne lilas

Comparativement à l’amazone mentionnée précédemment, celle-ci présente des problèmes similaires; toutefois, il y en a un moins grand nombre gardé en captivité. L’amazone à couronne lilas possède la pire situation de toutes les espèces nommées dans ce document. Encore une fois, il s’agit d’une espèce couramment importée, mais en voie de devenir gravement menacée. Il y a peut-être seulement une douzaine de couples originaux au Canada, et déjà, certains oiseaux élevés en captivité et incorrectement identifiés entrent dans les élevages. Il est impératif que les oiseaux de compagnie soient préparés pour l’accouplement afin de maximiser la volée « fondatrice » et sauver la diversité du patrimoine génétique autant que possible. Des registres généalogiques pour cette espèce devraient être mis en place dès que possible au Canada et aux États-Unis. Il est dommage de voir cette espèce être vendue à prix modique et détenir très peu d’estime auprès des éleveurs du sud des États-Unis. Apparemment, certains éleveurs préfèrent ne pas avoir à compétitionner avec les oiseaux illégaux bon marché et ne veulent donc pas sérieusement établir cette espèce.

Amazone de Tucuman

Cette espèce est maintenant dans l’Annexe 1 de la CITES, laquelle interdit le commerce de spécimens sauvages. En comparaison, peu de spécimens ont été importés durant les quelques années qu’ils étaient disponibles. Lorsqu’une proposition a été faite auprès de la CITES pour que cette espèce figure dans la liste, plusieurs spécimens ont été importés durant cette dernière année. Heureusement, la majorité de ces oiseaux ont été vendus à des éleveurs. Toutefois, il y a une petite pénurie de femelles. Notre couple reproducteur est très prolifique avec 4 œufs par ponte et une excellente fertilité. C’est une autre espèce à gérer soigneusement pour éviter la consanguinité. HARI aimerait échanger des bébés avec un autre éleveur, mais je crois que nous avons le seul couple reproducteur au Canada en ce moment. Aussitôt qu’un deuxième couple se reproduit dans notre volière, nous offrirons d’abord les couples de bébés domestiques sans lien de parenté à d’autres éleveurs avant d’en vendre dans le commerce des animaux de compagnie. La plupart des éleveurs d’amazones procèdent également de cette façon avec leurs oiseaux en danger, mais cette pratique est mal documentée; nous devons améliorer notre tenue des dossiers.

L’amazone de Tucuman semble plus à risque d’insuffisance rénale que les autres amazones. Il pourrait y avoir un lien entre la teneur en vitamine D3, en calcium et en protéines en fonction de la densité énergétique, et le stress aux reins. HARI étudie actuellement ceci grâce au nourrissage à long terme d’une quantité connue exacte de ces nutriments tout en surveillant la santé rénale des oiseaux en faisant des biopsies et des tests sanguins régulièrement pour voir s’il y a des changements morphologiques.

Couple d’amazones à lores rouges

Amazone à lores rouges

La quantité de jaune couvrant les joues de ces oiseaux varient grandement selon les spécimens. La sous-espèce amazone de Salvin n’est pas censée avoir du jaune sur les joues, mais j’ai déjà vu des amazones à lores rouges avec presque aucun jaune, et des amazones de Salvin avec un peu de jaune, ce qui rend difficile d’identifier cette sous-espèce. La sous-espèce lilacina est vert plus pâle sur son corps et sa face, et ses lores sont bourgogne au lieu de rouges. 

L’amazone à lores rouges possède un cri puissant et une habileté limitée à parler; elle peut donc ne pas être très populaire dans le commerce d’animaux de compagnie. Bien entendu, c’est une généralisation et il y a toujours des exceptions. Sa taille moyenne et son prix meilleur marché que les autres amazones en font une bonne espèce pour les éleveurs débutants.

Il s’agit d’une autre amazone de l’Amérique centrale couramment exportée dans les années 80, mais maintenant seulement en quantité limitée. Le Honduras était l’exportateur principal, mais il s’agit maintenant du Nicaragua.

Amazone poudrée

Ces amazones de grande taille ne sont pas courantes en captivité, mais il existe plusieurs sous-espèces encore exportées par les États principaux de l’Amérique centrale et du Sud. En général, l’amazone poudrée (ou farineuse) se distingue par ses taches jaunes sur le dessus de la tête et sa couronne avec très peu de bleu. La majorité des amazones poudrées exportées dans les années 80 était la sous-espèce costaricaine, dont la couronne n’a pas autant de bleu que l’espèce guatémaltèque. Le Nicaragua exporte actuellement des bébés amazones poudrées sauvages pris directement de leurs nids. Nos couples d’amazones poudrées sont probablement les oiseaux les plus bruyants que nous avons; elles crient très fort pour aucune raison. Elles sont également censées bien parler.

Amazones aourou

Amazone aourou

Il s’agit d’un oiseau courant dans le nord-est de l’Amérique du Sud, et on rapporte même que c’est un indésirable au Venezuela. Le Guyana a un quota d’exportations assez élevé chaque année, mais la demande pour cette espèce est faible. Nous avons récemment importé 40 oiseaux, mais nous en avons perdu quelques-uns à cause de la maladie de Pacheco avant que le vaccin fonctionne. Par la suite, plus d’un quart des oiseaux ont développé des papillomes du cloaque. Quand les oiseaux importés ont leur plumage d’adulte, ils peuvent être vraiment magnifiques. J’ai également entendu dire par des éleveurs expérimentés du sud des États-Unis qu’il s’agit de l’une des amazones les plus difficiles à élever. En changeant les conditions dans lesquelles toute espèce ne s’est pas reproduite depuis des années, nous pouvons possiblement trouver les bonnes conditions pour enfin favoriser la reproduction.

Amazone à front blanc

HARI ne possède actuellement aucun spécimen de cette espèce, donc nos connaissances sur cet oiseau sont limitées. Nous avions un couple, mais il y a quelques années, nous avons retrouvé la femelle morte avec la tête mâchouillée. Le mâle avait des traces de sang sur son bec.

Les alules et les tectrices primaires sont rouges chez le mâle, tandis qu’elles sont vertes chez la femelle. Cette espèce est d’une bonne petite taille; il y en a déjà beaucoup en captivité, mais elle a une habileté limitée à parler. L’amazone à front blanc est relativement courante dans plusieurs régions de l’Amérique centrale puisqu’elle s’est adaptée à l’agriculture et à la croissance secondaire des forêts coupées. Je crois que cette espèce sera l’une des quelques espèces importées conformément à la nouvelle loi sur la conservation des oiseaux aux États-Unis, car il sera facile de démontrer un rendement durable chez les espèces côtoyant l’humain de si près.

Tableau 1.
Commerce international d’amazones (1983 – 1989)

Espèce d’amazoneMoyenne des 7 dernières annéesTotal par année
À front jaune
(A. aestiva)
280 00040 000
Aourou
(A. Amazonica)
100 00014 100
À front jaune et à nuque d’or
(A. ochrocephala)
70 00010 000
À lores rouges
(A. autumnalis)
40 0005 600
À front blanc
(A. albifrons)
25 0003 750
Tucuman
(A. tucumana)
18 5002 600
Poudrée
(A. f. farinosa) {Exportations du Guyana}
12 5001 800
Guatémaltèque
(A. f. guatemalae et virenticeps)
12 5001 800

Source (en anglais seulement) : Perceptions, Conservation and Management of Wild Birds in Trade, 1992 Ed. J.B. Thomsen, S.R. Edwards, T.A. Mulliken, Pub. TRAFFIC/WWF

Inspection des reproducteurs et prévention de la maladie

Si une maladie est présente chez des oiseaux porteurs, elle se manifestera dans les cas de malnutrition, de surpeuplement, de changements environnementaux soudains ou d’autres stress. Bon nombre de maladies sont transmises principalement par les excréments, lesquels sèchent et forment une poussière qui se propage dans l’air et peut être respirée. Des organismes pathogènes peuvent aussi être présents dans la matière contenue dans le jabot, laquelle est expulsée par la toux ou les éternuements. Donc, tout ce qui a été exposé aux oiseaux malades est potentiellement porteur de microbes; par exemple : augets à eau et à nourriture souillés, autres oiseaux, air humide, chaussures, filets, vêtements, cages, rongeurs, insectes et mains.

Une bonne prévention de la maladie s’atteint par un assainissement adéquat. Tous les objets doivent être nettoyés d’abord avec du savon et de l’eau, puis désinfectés avec un bon produit comme de la povidone iodée (laisser tremper pendant au moins 10 minutes), de l’ammonium quaternaire, de l’aldéhyde, des composés phénoliques ou du javellisant. Un problème courant est de plonger les augets à eau et à nourriture dans un contenant de stockage commun. Il vaudrait mieux utiliser une pelle à nourriture et un pichet d’eau pour remplir les augets. Comme mentionné dans la section Habitats, une aération adéquate est essentielle pour minimiser la propagation des organismes pathogènes.

Lorsque les oiseaux sont acquis par un programme d’élevage, une période de quarantaine est impérative. Cependant, cette période de quarantaine réduit seulement les risques d’introduire une maladie dans une installation pour la reproduction et ne les élimine pas. Pendant cette période, chaque nouvel oiseau devrait être testé pour la psittacose ou nourri avec un aliment médicamenté à base de tétracycline pendant au moins 60 jours. Nous vaccinons tous les oiseaux du Nouveau Monde contre la maladie de Pacheco, mais nous n’avons pas encore commencé à les tester pour le virus du polyome. Nous n’avons pas eu de déclin de production ni perdu d’oiseaux à cause du vaccin, mais il y a eu des réactions localisées chez environ 1 oiseau sur 50. Ne pas les vacciner pourrait être pire, comme lors de l’éclosion de la maladie de Pacheco que nous avons vécue il y a quatre ans.

Maladie de Pacheco

La maladie de Pacheco est une maladie contagieuse et très fatale chez les psittacidés qui est causée par l’herpès virus. La propagation du virus dans une population à risque, telle que la plupart des psittacidés, est rapide. L’institut HARI a malheureusement été victime d’une éclosion de cette maladie en janvier et février 1989. Par le passé, des éclosions semblables ont eu lieu dans bon nombre d’installations gardant de grands perroquets. L’éclosion chez HARI et les mesures pour prévenir d’autres éclosions seront discutées.

Le bâtiment loué qu’HARI occupait au moment de l’éclosion n’était pas spécialement conçu comme une installation pour garder des animaux. Les frais en chauffage étaient très élevés l’hiver puisque ce dernier est très froid ici. Une quantité réduite d’air intérieur était échangée avec l’air froid de l’extérieur. Nous avions fermé la ventilation de la grange. Notre vétérinaire nous a fait savoir que la qualité de l’air n’était pas très bonne et que nous devrions consulter un ingénieur pour nous aider à concevoir un bon système de ventilation. Il y a habituellement peu de poussière dans l’air et pas d’odeurs. La circulation d’air est déterminée par les ventilateurs du chauffage et n’est pas basée sur la minimisation du transfert entre chaque couple d’oiseaux. Toutefois, étant donné que nous déménagions de ce bâtiment sous peu, il a été décidé de ne pas investir dans un système coûteux de ventilation pour cette installation temporaire.

Puis, sous des conditions estivales simulées, HARI a été victime d’une terrible éclosion d’herpès virus. Nous pensons fortement que le virus a été propagé par les gouttelettes d’eau dans l’air, lesquelles étaient contaminées par les selles sur les barreaux souillés des cages et les déchets au sol. Nous ne sommes pas certains de la source; si c’était un oiseau porteur à long terme du virus qui était chez HARI depuis quelques années ou si c’était un oiseau nouvellement introduit, soit lorsqu’on a ajouté 18 oiseaux à la colonie à l’automne. Les derniers ajouts provenaient de nos propres quarantaines, dans lesquelles aucun problème n’est arrivé, ou étaient auparavant des oiseaux de compagnie. Les oiseaux ajoutés comprenaient quatre conures magellaniques, quatre caïques à tête noire, quatre piones à tête blanche, quatre cacatoès des Moluques et deux amazones à tête jaune. Pour bon nombre de raisons, je ne crois pas que l’un de ces oiseaux a rapporté le virus, mais plutôt que l’un de nos oiseaux déjà établis l’a excrété. Selon des expériences antérieures, je crois que nous avions peut-être des amazones à nuque d’or porteuses du virus qui auraient excrété par intermittence un virus adapté.

Nos amazones étaient installées dans une longue rangée de cages séparées de 76 cm de large sur 152 cm de haut sur 320 cm de long. Il y a donc très peu d’espace, soit 10 cm entre chaque ensemble de deux cages. Les espèces étaient placées aléatoirement. Soudainement, des espèces ont commencé à mourir où le débit d’air du radiateur au propane était le plus important, près du milieu de cette rangée. En une semaine, la maladie s’est propagée au bout de chaque rangée, donc il a été conclu que tous les oiseaux de cette rangée avaient été exposés au virus. La plupart des oiseaux qui en sont morts ont péri dans les deux jours suivant les signes cliniques de la maladie. 

Contrôler une éclosion de la maladie de Pacheco

La première chose à faire est de déplacer tous les oiseaux malades survivants à un autre endroit pour les isoler et en prendre soin. La vaccination durant une épidémie peut propager la maladie et ne sauvera pas les oiseaux qui sont dans une phase aiguë de celle-ci. Une alimentation complémentaire par sonde a été requise pendant 5 à 10 jours pour les oiseaux malades qui avaient arrêté de se nourrir. De l’acyclovir (Zovirax, Wellcome), médicament utilisé pour traiter l’herpès génital chez les humains, a été administré par voie orale, soit par l’alimentation par sonde, ainsi que par voie intramusculaire (injection). Le Zovirax coûte très cher et son efficacité sur les perroquets malades n’est pas encore prouvée. La plupart des oiseaux ayant survécu les trois premiers jours se sont rétablis. Les soins de soutien et les traitements médicaux ont donc valu la peine. Si nous avions fait de vraies recherches scientifiques, nous n’aurions pas administré l’acyclovir à la moitié des oiseaux malades. Cela aurait permis de faire une comparaison avec un groupe témoin afin d’observer les différences de mortalité. Cependant, ces oiseaux sont non seulement importants, mais ce sont aussi des animaux de compagnie possédant chacun des comportements uniques. Tous les efforts ont été faits dans le but de les sauver.

Bien que 27 % des amazones HARI soient mortes (15 de 56), 13 oiseaux malades ont survécu. De grandes différences de susceptibilité ont été observées, les espèces suivantes ont présenté le plus haut taux de mortalité et de morbidité : 6 des 17 amazones à tête jaune sont mortes et la plupart des autres étaient malades; 5 des 8 amazones de Tucuman sont mortes; 2 des 3 amazones de Salvin sont mortes et 2 des 8 amazones à lores rouges sont mortes. Nos 10 amazones à nuque d’or, nos 6 amazones à front jaune et nos 4 amazones à épaulettes jaunes ont été résistantes : aucun spécimen n’est décédé et seulement 3 oiseaux étaient malades. Toutes nos amazones à nuque d’or provenaient d’installations de quarantaine qui avaient un taux d’environ 25 % de mortalité, mais les laboratoires fédéraux à Ottawa n’ont pu identifier l’agent étiologique, même si nous croyons que l’épidémie a été causée par le poxvirus d’une amazone. Nos aras (21 couples), et tous les oiseaux de l’Ancien Monde (40 couples de cacatoès, 8 couples de gris d’Afrique) n’ont pas été affectés. Seulement deux cacatoès des Moluques sont décédés et deux autres ont développé des tremblements de la tête après avoir été gravement malades, mais ils se sont rétablis avec l’alimentation par sonde et des soins de soutien.

La sérologie a confirmé la présence d’anticorps de l’herpès virus de Pacheco chez tous les oiseaux qui ont été malades et qui se sont rétablis. L’un des oiseaux, une amazone à nuque d’or, qui ne démontrait aucun signe de maladie durant l’épidémie a obtenu un résultat positif au test d’anticorps de la maladie de Pacheco.

Les oiseaux rétablis l’ont fait très rapidement. Un couple d’amazones à front jaune s’est reproduit et a pondu des œufs fertiles moins d’un mois après avoir été si malade qu’il avait fallu les gaver pendant trois jours. Chez les volailles, la maladie de Marek est aussi causée par un herpès virus et une transmission aux œufs n’a pas été prouvée. Nous avons décidé de retirer les œufs, de les essuyer avec un désinfectant phénolique et de les incuber artificiellement pour un élevage à la main. Des trois œufs fertiles pondus, deux ont éclos et les oisillons ont été élevés avec succès.

Gestion sanitaire

La vaccination de tout oiseau en santé, même ceux en élevages fermés, doit être faite avant l’exposition au virus. La vaccination est une source de stress minime pour les oiseaux, car ils doivent être manipulés et injectés, mais c’est un bon moment pour un examen physique, par exemple pour peser l’oiseau et vérifier la présence de papillomes du cloaque.

La gestion sanitaire comprend une alimentation supérieure équilibrée, un habitat non stressant et une installation de quarantaine pour les nouveaux oiseaux. L’appariement d’oiseaux doit être soigneusement surveillé pour assurer la compatibilité des couples et éviter l’agressivité entre les oiseaux. La résistance des oiseaux diminue lorsqu’il y a des changements soudains de température, des changements d’habitat, d’alimentation et de gestion, ainsi que lorsqu’il y a trop d’oiseaux ou des bruits inhabituels. Multiples facteurs de stress peuvent causer une plus grande réaction qu’on pourrait supposer. De plus, beaucoup d’oiseaux peuvent être porteurs d’organismes pathogènes sans montrer de signes cliniques. Des facteurs de stress peuvent déclencher l’état inactif d’une maladie active. Donc, il devrait y avoir des inspections quotidiennes de tous les oiseaux pour surveiller leur consommation d’eau et de nourriture, ainsi que leur bien-être.

Les aviculteurs devraient utiliser le plus de ressources disponibles possible pour prévenir et surveiller la maladie. Ces ressources incluent des autopsies, des soins vétérinaires effectués par du personnel expérimenté et l’utilisation efficace de vaccins et de médicaments pour prévenir des maladies telles que la maladie de Pacheco et la psittacose. De plus, tous les aviculteurs devraient établir un plan de contrôle de la maladie en cas d’épidémie. Un tel plan est très utile pour prévenir des épidémies et peut aider à combler les lacunes au niveau de la gestion. En raison de l’éclosion en 1989, la prévention de la maladie est une priorité chez HARI. Toutes les espèces de psittacidés, dont les amazones (et tout oiseau du Nouveau Monde), devraient être vaccinées pour la maladie de Pacheco, puisqu’il pourrait y avoir des porteurs de la maladie. Même si les oiseaux sont mis en quarantaine pendant un an, les porteurs ne seront pas détectés et les virus qu’ils pourraient porter non plus.

Méthodes de détermination du sexe

Les amazones ne sont pas dimorphes sexuellement, mais présentent tout de même quelques petites différences au niveau de la taille du bec, de la tête et du corps selon les sexes. Des tentatives incorrectes ont été faites pour déterminer le sexe avec ces différences. L’année passée, j’ai acheté un « couple » d’amazones à tête jaune, lesquelles avaient de grandes différences au niveau de la taille de leur corps et de leur tête. Cependant, une identification du sexe par chirurgie a révélé qu’il s’agissait en fait de deux mâles! Évidemment que l’éleveur n’avait pas réussi à les faire accoupler! 

Les méthodes de détermination du sexe actuellement utilisées incluent le sexage par ADN, le caryotype, et ma préférée, l’endoscopie. Même si les techniques non invasives nécessitant seulement un prélèvement sanguin ne sont pas dangereuses pour les oiseaux, elles ne permettent que de s’informer sur le sexe de ces derniers. Nous avons récemment redéterminé le sexe chirurgicalement d’une amazone à lores rouges qui avait été identifiée comme femelle par un sexage par ADN. Cependant, l’oiseau était en fait un mâle et les papiers auraient été mélangés entre le laboratoire, le vétérinaire et le propriétaire!

L’endoscopie a fait ses preuves comme outil pratique, si effectuée par un ou une vétérinaire aviaire expérimenté, car elle peut également évaluer la maturité de l’oiseau et la condition générale de bon nombre de ses organes internes. De plus, l’oiseau sera immédiatement identifié avec une bague. La présence de sacs aériens permet aux organes principaux, incluant les testicules et les ovaires, d’être observés : l’oiseau est donc le patient idéal pour un examen laparoscopique. Ceci permet au vétérinaire de faire le bilan de santé de l’oiseau bien avant que tout signe externe de maladie ne soit apparent.

L’équipement requis pour l’endoscopie inclut une source de lumière, un guide de lumière à fibres optiques, un endoscope de petit diamètre et un appareil d’anesthésie : le tout pouvant coûter au moins 5 000 $. Soyez vigilant lorsqu’un vétérinaire ne possédant pas cet équipement vous dit que les risques de sexage par chirurgie sont trop élevés et offre le sexage par ADN. Nous avons maintenant déterminé le sexe d’environ 1 200 oiseaux par chirurgie en collaboration avec des vétérinaires aviaires de Guelph, de Toronto et de Montréal, et n’avons perdu que deux oiseaux. Nous utilisons de l’isoflurane, agent anesthésiant de choix, pour faire une très petite incision à l’oiseau. Les deux oiseaux décédés avaient d’autres complications; l’un était une pione de Maximilien obèse et l’autre, un bébé gris d’Afrique avec une brûlure extrême au jabot. De plus, les vétérinaires impliqués étaient tous deux inexpérimentés.

Les vétérinaires semblent demander à peu près le même prix pour les deux procédures, donc il vaut mieux obtenir un peu plus de détails grâce à l’endoscopie (p. ex. les gonades sont cicatrisées), ce qui vous fera économiser du temps et des efforts. Ces deux méthodes de sexage peuvent être faites sur de jeunes oiseaux, avant qu’ils soient matures sexuellement, ce qui est utile lorsqu’on veut établir un élevage structuré et échanger des oiseaux d’un jeune âge. Le caryotype (différent du sexage par ADN) peut détecter des anomalies génétiques chez les oiseaux, comme des cellules triploïdes, mais ces dernières sont rares. Il est plus important de connaître la santé des organes internes d’un oiseau, ce qui est très rentable si on utilise la méthode de sexage par chirurgie.

Le baguage est couramment fait par la plupart des cliniques qui font le sexage par chirurgie. L’usage courant est de baguer la patte droite pour un mâle et la patte gauche pour une femelle. Tous nos oiseaux sont bagués, et nous avons eu de légers problèmes avec seulement quelques-uns d’entre eux. Il est important que l’espace entre les extrémités de la bague ouverte soit aussi petit que possible. Si l’espace est trop grand, le barreau de la cage peut s’insérer et ainsi accrocher l’oiseau et faire paniquer ce dernier. Il pourrait donc se débattre et briser sa jambe ou mâcher sa patte au complet. Les bagues fermées qu’on pose sur des bébés domestiques sont assez sécuritaires et très importantes pour identifier ces oisillons. Elles permettent de vérifier que l’oiseau est domestique, car on peut seulement les mettre à des bébés très jeunes, ainsi que de connaître son origine, si l’éleveur a des dossiers bien détaillés.

Habitats intérieurs

Les couples d’oiseaux en pariade et dont le sexe a été déterminé doivent être placés dans un habitat propice à l’accouplement, non dangereux pour les animaux, facile à nettoyer et permettant une visibilité de ces couples. L’habitat devrait être assez grand pour que les oiseaux puissent faire de l’exercice et être à l’aise. De plus, il devrait être assez robuste pour résister à la nature destructive des perroquets. Les besoins individuels de chaque espèce doivent être considérés quand on détermine le type d’habitat à utiliser. Les oiseaux tropicaux vivant dans des climats nordiques plus frais doivent avoir un abri intérieur ou être protégés de la pluie et avoir accès à d’autres sources de chaleur comme du chauffage infrarouge.

Volière intérieure pour oiseaux reproducteurs chez HARI

Les habitats intérieurs possèdent bien des avantages comme permettre de contrôler la température, l’humidité, ainsi que la durée et l’intensité de l’éclairage pour optimiser la reproduction. D’autres avantages de l’élevage intérieur comprennent : l’élimination des problèmes de rongeurs dans une installation bien conçue, aucune contamination par les oiseaux sauvages et les insectes (par exemple, un parasite propagé par des insectes dans le sud des États-Unis est encore à ce jour une cause de mortalité chez les calopsittes), et la réduction de la nuisance des prédateurs et des chats, ainsi que des voleurs intéressés à s’approprier des espèces dispendieuses.

Chez HARI, la plupart des oiseaux sont élevés à l’intérieur pendant la majorité de l’année, pratique similaire à bon nombre d’éleveurs nordiques. À l’intérieur, nous pouvons avoir des conditions « hivernales », avec les brumisateurs éteints, 8 heures de lumière et une température plus fraîche, ainsi que des conditions « estivales », avec brumisation, 16 heures de lumière et une température plus chaude. Les gicleurs de serre suspendus au-dessus des volières sont une excellente façon d’augmenter l’humidité et de permettre aux oiseaux de prendre une douche. Lorsque nos brumisateurs sont allumés, l’air est saturé de minuscules gouttelettes d’eau et nos couples sont fous de joie en prenant leur douche, surtout au début de la période de reproduction. Certains oiseaux aiment s’amuser dans l’eau de leur auget, mais la majorité préfère quand l’eau leur tombe dessus comme de la pluie. Les gicleurs sont contrôlés électriquement à l’aide de valves solénoïdes connectées à des minuteries ayant des intervalles de 15 minutes. Ces minuteries peuvent mettre en marche les systèmes un certain nombre de fois par jour et être réglées pour sauter des journées.

Le désavantage principal des volières intérieures est que les oiseaux n’ont pas accès au soleil et à la pluie et nécessitent des systèmes de ventilation et de chauffage dispendieux. Même si les installations pour les bains ou les systèmes de gicleurs ainsi que la lumière fluorescente « naturelle » ou les lampes à vapeur de sodium peuvent reproduire le soleil et la pluie, nous gardons certains de nos oiseaux reproducteurs dans des volières extérieures pendant l’été. Mais bon nombre de perroquets, y compris ceux mentionnés dans cet article, ont eu des bébés à l’intérieur, souvent dans des circonstances considérées loin d’être idéales. Le problème avec des installations intérieures inférieures aux normes est l’augmentation des maladies chez les oiseaux et les éleveurs, lesquels doivent respirer de l’air ayant des concentrations de poussière de plumes et de fientes.

Volière extérieure pour oiseaux reproducteurs chez HARI

Cages suspendues

En 1969, Ramon Noegel, éleveur principal d’amazones en voie de disparition en Floride, a changé la façon dont ses volières étaient disposées, soit des traditionnelles volières où l’on peut marcher à des cages suspendues à environ 1 m du sol. Il s’agit en fait de grandes cages, car elles sont entièrement grillagées et normalement plus petites qu’une volière. Élever des oiseaux dans ce type de cage suspendue est devenu populaire dans les dernières années puisque ce système comporte de nombreux avantages. Par exemple, on ne peut pas y entrer, ce qui procure aux oiseaux un sentiment de sécurité. Les oiseaux apprennent rapidement que personne ne peut les atteindre et même certains des spécimens les plus nerveux se calment éventuellement.

Cette disposition permet également à la nourriture jetée et aux fientes de passer à travers le fond grillagé et hors de la portée des perroquets, ce qui est beaucoup plus hygiénique et facilite le nettoyage par les gardiens. Le nichoir est fixé à l’extérieur de la volière, ce qui facilite l’inspection et dérange très peu les parents. Le problème principal de ces cages suspendues est que les aviculteurs ont tendance à les faire trop petites pour que les oiseaux puissent se dégourdir les ailes.

En effet, un espace plus long et étroit est préférable à un espace cubique pour permettre aux oiseaux d’avoir assez d’espace pour voler, car des exercices fréquents mènent très certainement à des oiseaux plus en santé et robustes. Une longueur de 1,8 à 3 m et une largeur de 0,9 à 1,2 m seraient considérées comme adéquates pour les amazones. Les oiseaux se sentent plus en sécurité quand ils peuvent se percher au-dessus du niveau de nos yeux, donc accrochez ou placez les cages aussi haut que possible. Un espace de 1,2 m entre le fond de la cage et le sol facilitera également le nettoyage. La porte d’entrée de la pièce des oiseaux devrait être hermétique et munie d’une fenêtre, et posséder une largeur adéquate pour y passer les cages. Chaque pièce devrait avoir deux portes, dont l’une d’entre elles s’ouvre sur un petit vestibule et se ferme avant d’entrer dans la pièce principale. Ceci minimise les échanges d’air entre la pièce des oiseaux et le corridor, un facteur important à considérer pour la lutte contre les maladies.

Le plancher de la salle des oiseaux devrait être en béton et enduit d’une peinture antidérapante et résistante à la corrosion et aux chocs. Les jonctions mur-plancher devraient être couvertes et un drain de plancher devrait suivre le périmètre du sol. Pour un drainage adéquat du sol, un centre surélevé qui s’écoule vers les drains permettra un nettoyage rapide avec des jets à haute pression. Les murs de la pièce devraient être lisses pour un nettoyage facile, à l’épreuve de la vermine et résistants à l’eau. Il devrait également y avoir de grandes fenêtres pour pouvoir observer le comportement des oiseaux. Des grilles d’aération à l’épreuve des oiseaux devraient être placées dans les pièces des oiseaux pour fournir un courant descendant d’air avec au moins trois renouvellements par heure.

Les perroquets ont besoin de grands augets à nourriture robustes et sécuritaires. Ces derniers devraient s’accrocher sur le côté de la volière et être gardés propres, et il en va de même pour les augets à eau. Une routine de nourrissage doit être établie : même heure, même personne, même seau, etc., car cela permet au gardien d’observer les oiseaux pour des signes inhabituels de comportement, tels que bagarre entre les cohabitants de la cage, activité de reproduction, changement au niveau des fientes en raison de la maladie, ou ponte d’œufs.

Pour assurer le bien-être des oiseaux et réduire leur stress psychologique, les préférences et aversions de chaque espèce doivent être prises en compte lors de la conception d’un environnement artificiel spécifique à cette dernière. Les perchoirs devraient être en bois, et l’épaisseur dépend de la taille des oiseaux. Évidemment, plus l’oiseau est grand, plus le perchoir doit être large et robuste. Les perchoirs devraient être placés assez loin l’un de l’autre pour que les oiseaux aient le plus d’espace possible pour voler au centre de la cage. Pour éviter que les oiseaux souillent les perchoirs, ne placez pas ces derniers les uns au-dessus des autres. L’emplacement et la taille des nichoirs sont d’importants critères pour inciter un couple à s’accoupler. Lorsqu’on construit des nichoirs artificiels, il est important de reproduire les conditions trouvées dans la nature. La plupart des oiseaux préfèrent un nichoir restreint avec une petite entrée.

Nous utilisons des nichoirs verticaux de 30 centimètres de long sur 30 centimètres de large sur 61 centimètres de profondeur pour les amazones de petite taille, et de 38 centimètres de long sur 38 centimètres de large sur 76 centimètres de profondeur pour les amazones à tête jaune et à nuque d’or de plus grande taille. Nous utilisons des boîtes en métal recouvertes de 4 cm d’épicéa. Le bois est coupé pour s’insérer étroitement dans la boîte en métal à l’aide d’une masse. Donc, aucun clou ni vis ne sont utilisés. Nos amazones mâchonnent un peu le bois des nichoirs, mais pas autant que nos cacatoès qui mâchent tout le bois en seulement quelques mois.

Les nichoirs profonds devraient être munis d’une échelle stable à l’intérieur, allant du matériau de nidification à l’entrée, sinon l’oiseau pourrait s’emprisonner et être incapable de sortir. Il devrait y avoir une petite porte près du fond du nichoir. Celle-ci est utilisée pour l’inspection des œufs et des oisillons, ainsi que pour ajouter du matériau de nidification. Les matériaux les plus utilisés sont les copeaux de pin et de cèdre et la mousse de sphaigne.

Spécialisation et formation des couples

Il y a de nombreux bienfaits au niveau de la gestion de se spécialiser dans des espèces spécifiques et d’augmenter la quantité de spécimens de la même espèce au lieu de posséder un seul couple de nombreuses espèces différentes. Placer simplement un mâle et une femelle ensemble dans une volière n’est pas recommandé. En effet, la compatibilité n’est pas garantie lorsqu’on place une femelle avec un mâle. Former les couples ou laisser chaque oiseau choisir son partenaire est la meilleure méthode, car cela augmente radicalement les chances d’obtenir un couple compatible.

Placer au moins quatre oiseaux matures (deux femelles et deux mâles) de la même espèce dans une grande cage devrait permettre d’obtenir au moins un couple compatible. Ceci sera assez évident si un nichoir est placé dans cette cage. Lorsque le couple dominant s’approprie le nichoir ou chasse les autres oiseaux, retirez ces derniers et laissez le couple seul. Si vous travaillez avec de plus jeunes oiseaux, cela peut prendre des mois et même des années avant que des couples se forment. Cependant, la méthode mentionnée permet aux aviculteurs d’obtenir des couples compatibles qui vont très probablement s’accoupler plus tôt.

Les couples d’amazones développent des liens forts et restent ensemble même si on les remet dans une colonie. Les perroquets chez lesquels le lien est très fort passent des heures assis ensemble, habituellement avec un contact direct entre leurs corps. Ils passent la majorité de ce temps à lisser les plumes de l’autre. Ils sont très affectueux de nature; deux individus de même sexe peuvent agir comme un couple, donc il est important d’avoir des marqueurs identifiant leur sexe.

Accouplement

Les oiseaux mâles éjaculent une faible quantité de plasma séminal, lequel fournit habituellement des nutriments et agit comme véhicule liquide pour le déplacement des spermatozoïdes. Ceci signifie un besoin moindre de copulation pour que la fertilisation fonctionne, surtout étant donné que le mâle n’a pas d’appendice copulateur. Cependant, les oiseaux femelles peuvent retenir le sperme dans les régions glandulaires de la jonction utéro-vaginale, lequel est lentement relâché. Ceci explique pourquoi les femelles peuvent retenir le sperme fertilisant pendant longtemps.

Les comportements de reproduction et les stimuli requis pour chaque espèce varient assez pour rendre la généralisation dangereuse, car elle peut induire les aviculteurs en erreur. Certains oiseaux se reproduisent facilement en captivité, alors que d’autres spécimens possiblement de la même espèce peuvent résister même aux encouragements les plus persistants. Entre-temps, il existe bon nombre de degrés de ce qu’on pourrait appeler la « reproductivité ».

Chez les oiseaux, la reproduction est irrégulière et se déclenche par un répertoire complexe de modèles de comportement et de stimuli environnementaux. Les facteurs importants sont : la température et l’humidité (thermique), les cris et les comportements du partenaire et autres congénères dans la région immédiate (auditif), le territoire et le lieu de nidification (visuel), le nid et le lissage mutuel (tactile), la nourriture et l’énergie (gustatif) et la lumière agissant par induction (photique). Toutefois, il existe peu d’études sur ces paramètres et leur rôle dans l’élevage de perroquets.

Les espèces les plus résistantes à élever, telles que les amazones à nuque d’or et les amazones aourou, n’aiment peut-être seulement pas le système de management dans lequel elles sont actuellement gardées et s’accoupleraient mieux dans différentes circonstances. Le défi est de continuer à modifier le système de management jusqu’à ce que les conditions optimales propices à la reproduction soient trouvées. Ceci peut inclure plus d’habitats de type « colonie », donc plus de chances pour défendre le territoire ou, à l’opposé, plus d’intimité dans des environnements très tranquilles.

Les amazones ont un plus grand degré d’infertilité que les aras ou les cacatoès. L’obésité pourrait être l’une des raisons de cette infertilité, mais ce n’est pas la principale, selon moi. La défense de leur territoire est peut-être un facteur clé pour stimuler la reproduction chez les amazones mâles. Placer les oiseaux en groupe durant la période non reproductrice est une méthode utilisée par de nombreux éleveurs principaux aux États-Unis. De plus, les barrières visuelles sont retirées d’entre les cages après la période de reproduction, jusqu’au début d’un autre cycle le printemps suivant. Le choix du moment est important pour que les comportements stimulants des autres oiseaux ne préoccupent pas le mâle.

Alimentation et nourrissage

En général, les psittacidés sont omnivores. Dans la nature, la majorité de leurs activités quotidiennes constitue à se procurer de la nourriture, ce qui offre des occasions infinies de voler. Les calopsittes, par exemple, sont reconnues pour se nourrir sur 100 km2. Le vol restreint et l’obtention facile de nourriture signifient que les considérations concernant l’énergie sont importantes lorsqu’on évalue l’alimentation des oiseaux en captivité. Donc, le souci avec l’alimentation de psittacidés en captivité n’est pas de reproduire ce qu’ils peuvent avoir dans la nature, mais de développer une alimentation pratique qui comble les besoins biologiques des oiseaux dans des conditions où la dépense calorique est moindre.

Il y a des années, les maladies directement et indirectement causées par des carences alimentaires étaient très courantes chez les oiseaux en captivité. L’utilisation répandue de suppléments et d’aliments composés, surtout par les éleveurs, a radicalement réduit les problèmes liés à l’alimentation. Des cas d’obésité sont encore présents, surtout si des graines de tournesol ou de carthame, des arachides ou d’autres noix riches en matières grasses sont données (l’amande de ces graines oléagineuses contient environ 50 % de gras). Éliminer les graines oléagineuses est bénéfique, car cela incite l’essai d’une plus grande variété d’aliments parmi ceux offerts dans l’espoir d’obtenir une alimentation mieux équilibrée.  Les « graines pour oiseaux » sont reconnues pour avoir des carences en bon nombre de minéraux et de vitamines, et contenir une faible valeur biologique. La plupart des amazones que j’ai achetées d’autres éleveurs et propriétaires d’animaux de compagnie étaient obèses, même si certaines étaient nourries avec des « granulés mélangés avec des graines, des fruits et des légumes ». Si ces « granulés » sont censés remplacer la nourriture de style cafétéria, pourquoi ajoute-t-on encore des graines de tournesol à l’alimentation des oiseaux?

Les psittacidés sont des animaux intelligents et actifs, mais utiliser de la nourriture pour les garder occupés, tel un jouet, est un gaspillage de ressources, selon moi, et n’est probablement même pas nutritif. Offrir une nourriture de style cafétéria comprenant un peu de tout, tel que des graines, des granulés, des fruits et des légumes et un mélange de haricots et de riz, est coûteux en temps et en argent, salissant et comporte un risque d’introduire des bactéries pathogènes ou des champignons aux oiseaux. Contrairement à la croyance populaire, cette façon de faire ne fournit pas le niveau de nutrition qu’on pourrait penser, car les oiseaux ne choisissent que leurs aliments préférés. Les gens croient à tort que d’offrir fruits, légumes, pulpes, etc. est une alimentation plus naturelle qu’un aliment composé uniforme. Cependant, un aliment composé peut contenir ces mêmes aliments, mais sous forme de granulés uniformes ou extrudés en granulés. Aussi, quand on voit ce que les perroquets mangent dans la nature, cela ne comprend pas des fruits et des légumes sucrés à forte teneur en eau. Ces derniers sont cultivés au niveau national et génétiquement modifiés pour combler le goût des humains et possèdent une valeur nutritionnelle qui varie. Toutefois, les fruits et légumes sont une excellente façon de fournir des suppléments requis aux oiseaux ayant une alimentation pseudonaturelle si variée (pour les oiseaux exotiques). Des analyses de mélanges de haricots et de riz ont confirmé que ces aliments sont pauvres en calcium et en bon nombre d’autres nutriments essentiels, et donc doivent être enrichis.

Lorsque j’étais dans la forêt amazonienne (dans le sud de la Colombie) en 1986, dans un camp de recherche pour l’institut Earthwatch, j’ai récolté et goûté à quelques-unes des figues et des amandes de palme préférées des aras et des amazones du coin. Elles étaient aigres et amères, mais les oiseaux en raffolaient. Il en pleuvait littéralement des morceaux sous un arbre où un groupe d’aras rouges se nourrissait. Les perroquets sont des prédateurs de graines, car ils détruisent celles provenant d’arbres. La pression de sélection a fait en sorte que les arbres se sont mis à produire des tannins et même des toxines pour limiter la quantité de noix que les oiseaux prenaient. Malgré cela, beaucoup d’espèces de perroquets se nourrissent seulement d’une variété limitée de ces noix, volant avec leurs parents pour trouver ces arbres et apprendre quoi manger. Donc, l’alimentation vraiment naturelle des perroquets sauvages est beaucoup plus monotone que les gens pourraient croire et diffèrent grandement de la nourriture de style cafétéria que les oiseaux en captivité apprennent à manger, car bon nombre de personnes leur en offrent. Les perroquets récemment importés font partie des oiseaux les plus faciles à faire changer de nourriture pour un aliment composé, car ils n’ont pas encore pris goût au sucre contenu dans les fruits et les légumes cultivés localement. Dans le même ordre d’idées, les oiseaux plus difficiles à offrir un aliment composé sont ceux qui mangent de la nourriture humaine de table. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas en train de dire qu’on ne doit pas donner des fruits, des légumes, etc., aux oiseaux de compagnie. Dorloter son oiseau de compagnie et le regarder raffoler de sa nourriture est un des grands plaisirs d’avoir un animal. Mais les aviculteurs devant optimiser les coûts, leur temps et, encore plus important, la nutrition, ont besoin de comprendre tous les aspects du nourrissage.

Des recherches intéressantes récentes ont démontré que lorsque l’aliment véritablement mangé dans une alimentation de style fruits, légumes ou graines est déterminé et analysé (en recueillant les aliments jetés et en les soustrayant à l’aliment offert), les oiseaux ont une alimentation beaucoup plus riche que ce que l’on pensait auparavant. Si les perroquets préfèrent une alimentation à 12 % de matières grasses et qu’ils ne deviennent pas obèses, pourquoi tant de granulés sur le marché n’en contiennent-ils que de 3 à 4 %? Des compagnies qui vendent ces granulés conseillent même d’ajouter des fruits, des légumes ou des graines à leurs produits. Demandez au fabricant s’ils nourrissent leurs oiseaux de recherche avec leur aliment seulement ou en ajoutant des graines ou des noix pour augmenter les matières grasses.

Certaines personnes peuvent craindre que les oiseaux s’ennuient avec un aliment composé, mais des études sur le nourrissage à long terme démontrent que ceci est faux, car il n’y a pas d’augmentation du picage des plumes ou de bagarres associées à ces aliments. Pour stimuler les besoins psychologiques des perroquets, offrez-leur beaucoup de branches de bois, de pommes de pin, d’os en cuir brut et de jouets. Chez HARI, nous avons effectué une comparaison de nourrissage auprès de 80 de nos couples non reproducteurs adultes (actuellement, nous avons 280 couples de psittacidés majoritairement de taille moyenne à grande). Nous avons divisé les 80 couples en deux groupes égaux d’espèces et de spécimens. Nous avons offert exclusivement les granulés Tropican pour perroquets à l’un des groupes, et l’autre a été nourri avec cet aliment ainsi qu’un bol supplémentaire d’aliments mous tels que morceaux de pomme, orange, maïs frais, haricots et riz cuits. Après une saison entière de reproduction, nous avons plus de couples qui ont pondu des œufs lorsqu’ils étaient seulement nourris avec les granulés (12 sur 40) que dans ceux qui recevaient également des aliments mous (9 de 40), mais la différence n’est pas statistiquement importante. En contrepartie, cela indique que l’utilisation d’aliments mous n’augmente pas nettement la reproduction de nos perroquets dont la majorité est importée lorsqu’un bon aliment composé est offert. En fait, dans bon nombre de volières, la reproduction s’est améliorée grâce à l’utilisation d’aliments composés.

Conclusion

Les amazones sont un groupe unique de perroquets de compagnie de qualité qui seront toujours en demande.

À la fin de 1993, les amazones importées comme oiseaux reproducteurs sans lien de parenté ne seront plus disponibles pour les aviculteurs. Pour être un éleveur prospère d’amazones, des techniques modernes d’aviculture doivent être utilisées, dont identification du sexe par chirurgie sûre, aliments composés ou suppléments, prévention de la maladie à l’aide de tests de dépistage, vaccins contre la maladie de Pacheco et tétracyclines contre la maladie des perroquets, habitats sûrs et efficaces, identification par bague ou micropuce, ainsi que tenue des données assistée par ordinateur sur les oiseaux reproducteurs. Il est maintenant temps pour nous de travailler ensemble pour créer des livres généalogiques professionnellement gérés de ces perroquets et assurer la survie de ces oiseaux jusqu’à la prochaine génération.

Mark Hagen, M. Sc. (agriculture)
Directeur de recherche

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