Le café cultivé sous couvert forestier pour sauver les oiseaux

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Qu’est-ce que le café cultivé sous couvert forestier, et comment permet-il de sauver les oiseaux?

Du café cultivé sous couvert forestier, ça vous dit?Si vous êtes comme moi, voici comment se déroule votre matinée. Votre réveille-matin sonne, et vous vous dites : « Une chance que le rappel de sonnerie existe… ». Ensuite, vous pensez à un délicieux café matinal, alors vous décidez de vous lever. Puis, le moment tant attendu arrive : vous savourez votre première gorgée de café de la journée. Vous voilà au septième ciel!

Mais imaginez que vos amis, vos enfants et votre époux ou épouse n’étaient pas à la maison à votre lever, mais qu’ils étaient plutôt partis cultiver le café; qu’ils étaient exposés à des insecticides et à des produits chimiques nocifs pendant leur travail, produits si toxiques qu’ils étaient bannis en Amérique du Nord; qu’ils abattaient les arbres de la forêt, poumons de dame Nature, pour cultiver les grains de café; que des centaines d’espèces d’oiseaux étaient en voie de disparition parce que leur habitat et les cavités propices à leur nidification étaient détruits, et qu’ils n’avaient plus de nourriture. Votre café serait-il toujours aussi bon?

Pourtant, c’est ce qui se passe actuellement dans les plantations de café, partout dans le monde. Heureusement, il existe certaines plantations de café beaucoup plus sûres. Le café de ces plantations est appelé « café cultivé sous couvert forestier », « café d’ombre », « café sûr pour les oiseaux » ou « café équitable ».

Commerce équitable, conservation et viabilité?

Les problèmes :

Traditionnellement, le café était cultivé en harmonie avec la forêt, sous l’ombre des arbres, lesquels constituaient l’habitat d’innombrables espèces d’oiseaux tropicaux et migrateurs. Dans les années 1970, le champignon Hemileia vastatrix causant la rouille orangée du caféier a décimé les plantations de café brésiliennes. Ayant peur que ce champignon soit aussi dévastateur que celui du Sri Lanka en 1870, qui avait forcé les fermiers à abandonner la culture du café pour la culture du thé, de nombreux fermiers ont commencé à défricher les forêts qui procuraient de l’ombre à leurs plantations de café et ont plutôt opté pour un nouveau système agricole à champs ouverts; leurs plantations étaient donc pleinement exposées au soleil.

Le plan a fonctionné, et la rouille n’a pas été la catastrophe que beaucoup craignaient. Toutefois, pendant cette même période de modernisation, on a observé que les plantations qui avaient été cultivées de façon traditionnelle, soit à l’ombre, n’avaient pas non plus été détruites par le champignon. En effet, la température fraîche des plantations en haute altitude et la longue saison sèche avaient mis fin à la rouille. Le système agricole à champs ouverts nécessite la destruction de forêts et une application intensive de produits agrochimiques, une combinaison malsaine pour les travailleurs, la faune et la population locale. Pourquoi certains pays continuent-ils alors d’utiliser ce système modernisé? Le hasard a voulu que l’industrie chimique soit prête à répondre aux nouveaux besoins avec tous les produits nécessaires : engrais chimiques, insecticides, herbicides, fongicides, nématicides, raticides et autres. Même s’il est connu que le café prend beaucoup de temps à pousser, on a jugé que la production devait être plus importante, afin de « fabriquer du café à un meilleur prix, coûte que coûte ». On sait maintenant que ce type de récolte contribue à l’érosion du sol, à la contamination de l’eau et à la destruction de la forêt. Le café est cultivé au milieu de régions montagneuses qui sont parmi les zones écologiques les plus riches de la Terre.

En toute honnêteté, je dois mentionner que lorsque j’ai recueilli de l’information d’un important torréfacteur, il a affirmé que les pesticides sont seulement utilisés sur les plantations de café robusta et arabica de très basse qualité, soit celles à la base des montagnes (sur le terrain plat), et que le café cultivé dans les montagnes, soit celui de bonne qualité, n’a pas besoin d’insecticides.

Les solutions :

Nous avons maintenant le choix : nous pouvons être des consommateurs avertis et n’acheter que du café équitable cultivé sous couvert forestier. « Dans beaucoup de pays, des producteurs de café (et aussi de thé, de sucre, de cacao, de riz, etc.) de petite envergure se sont réunis pour créer des coopératives, et ainsi être capables de vendre leur production par le réseau du commerce équitable. »

Ils obtiennent donc un prix ÉQUITABLE pour leurs produits (4 à 10 fois plus d’argent!), ce qui leur permet d’adopter des pratiques agricoles durables.

Le commerce équitable est un premier pas vers la reconnaissance de leurs pratiques durables qui respectent l’environnement et la population.

Le café d’ombre est cultivé dans des plantations traditionnelles. Certains affirment qu’il s’agit de café inoffensif pour les oiseaux.

[Traduction] « Dans les plantations de café traditionnelles, les caféiers tolérant l’ombre sont cultivés sous des arbres de forêts entremêlés d’arbres fruitiers (mandariniers, avocatiers, bananiers, bananiers plantains, citronniers) et d’autres plantes. Les plantations de café variées au point de vue écologique sont également bénéfiques pour le portefeuille des fermiers, puisqu’elles leur fournissent une variété de produits locaux destinés à la consommation locale et à la vente, en plus d’une certaine assurance si le prix du café est bas. Plusieurs défenseurs des plantations de café d’ombre biologique comme l’Organic Crop Improvement Association inc. et la Rainforest Alliance essaient de fournir un type de classification. Ces associations faisaient partie des commanditaires du premier Sustainable Coffee Congress, organisé par le Smithsonian Migratory Bird Center, à Washington D.C. Espérons qu’un jour, acheter du café d’ombre sera comme acheter du thon pêché sans risque pour les dauphins. » (Sbeghen B. Biodiversity and coffee in Latin America. Biological Conservation Newsletter (161) (1996, novembre). Éditrice : Jane Villa-Lobos.)

Encourager le commerce équitable et les récoltes durables est essentiel à la survie de nos forêts tropicales humides.

Il est facile de se procurer du café cultivé sous couvert forestier, et il n’est pas plus cher que le café ordinaire. On le trouve dans la plupart des supermarchés et certains cafés-restaurants. Si vous n’arrivez pas à en trouver, faites une recherche sur Internet et vous trouverez de nombreux distributeurs provenant de différents pays. Vous pouvez également demander à un commerçant ou à un café-restaurant de votre quartier d’offrir ce type de café. D’autres personnes l’achèteraient probablement s’il était facile à trouver, mais le mieux serait après tout de boire moins de café! Vous seriez en meilleure santé, et les forêts tropicales humides et certaines espèces d’oiseaux ne seraient plus menacées. En fait, la déforestation, qu’elle soit partielle ou complète, nuit aux espèces d’oiseaux, puisque tout arbre non abattu peut leur fournir un certain abri où construire leur nid.

L’oriole de Baltimore est d’ailleurs l’une des nombreuses espèces d’oiseaux à être victime de l’abattage des arbres causé par les récoltes à champs ouverts. Alors, pourquoi ne pas rendre cet oiseau heureux en envoyant un message clair aux principaux producteurs de café et en achetant du café (et du cacao) cultivé sous couvert forestier?

Les membres de clubs aviaires et les organisateurs de congrès sur les oiseaux, en particulier, doivent appuyer ce principe en n’offrant que du café sans danger pour les oiseaux. De plus, il ne faut également pas oublier que les verres de mousse de polystyrène ne sont pas recyclables; il est donc préférable d’utiliser une tasse isotherme réutilisable pour la voiture et vos réunions. C’est possible, alors pourquoi ne le feriez-vous pas?

Prix Tourism Award for Conservation de 2004 du magazine Smithsonian

Ce prix a été remis au projet Finca Esperanza Verde (Green Hope Farm) Ecolodge and Nature Reserve de San Ramn, au Nicaragua. Ce projet innovateur en écotourisme, mis sur pied par les collectivités sœurs Durham-San Ramon et des partenaires du Nicaragua en 1998, offre aux visiteurs une expérience unique en leur permettant de participer à la récolte du café cultivé sous couvert forestier et de joindre les guides locaux dans leurs randonnées en pleins écosystèmes tropicaux.

Sylvie Aubin

Pour plus d’information :

Smithsonian National Zoological Park (en anglais seulement)
Équiterre

Assurer la sûreté de la nourriture

Notre plus grande priorité est de fournir de la nourriture sûre et de haute qualité pour oiseaux que vos compagnons à plumes peuvent savourer. C’est pourquoi chaque lot de produits HARI passe par un processus de contrôle de la qualité rigoureux en trois étapes avant d’être distribué.