Pédiatrie des psittacidés : Hébergement et nourrissage des bébés perroquets

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Introduction

Le nourrissage à la main des oisillons est essentiel pour la réussite de toute aviculture. Les bébés provenant d’œufs de psittacidé incubés artificiellement ou les bébés que l’on retire de leurs parents dès un très jeune âge doivent être nourris à la main pendant une période de trois à cinq mois. Les oiseaux nourris à la main font des compagnons mieux apprivoisés et font augmenter la production d’oisillons si les parents ont une autre couvée. Il se peut que les couples reproducteurs négligent l’ensemble des oisillons ou les plus jeunes bébés ou, encore, qu’ils les mangent. Dans un tel cas, il n’y a pas d’autre choix que de retirer les oisillons et de les nourrir à la main.

La plupart des oiseaux exotiques gardés en captivité, comme les psittacidés et les nombreux autres types d’oiseaux à bec droit, sont nidicoles, c’est-à-dire que les oisillons naissent aveugles, sont incapables de se nourrir seuls et ne peuvent maintenir une chaleur interne suffisante. Étant donné que la volaille est nidifuge, très peu de l’information que l’on a sur ses soins assez simples est directement utile en ce qui concerne les perroquets. Les aviculteurs ont, par tâtonnements, élaboré des procédures pour élever avec succès des oisillons dès l’éclosion.

Parrot Chick Hatching

Hygiène et mouvement de l’oisillon

La gestion de pouponnière doit avoir pour principal objectif la prévention des maladies. Les oisillons n’ayant pas un système immunitaire entièrement développé, leur flore intestinale normale commençant à s’établir et les deux parents ayant été exposés à de nombreux organismes différents, le stress lié à une malnutrition ou à un environnement inadéquat peut vite causer une maladie. La pouponnière héberge habituellement une concentration d’individus sensibles, il y a donc un risque accru qu’une épidémie se déclare, entravant ainsi les activités commerciales de l’éleveur.
Le flux d’oisillons dans une pouponnière peut réduire le risque de contamination croisée. Il ne faut pas mélanger des oisillons élevés par différentes paires de parents même si les parents semblent en parfaite santé et vivent chez l’éleveur depuis de nombreuses années. Les porteurs sous-cliniques de la maladie du bec et des plumes des psittacidés, du polyomavirus et d’autres maladies peuvent transmettre ces maladies verticalement (par l’œuf) mais plus probablement horizontalement (directement) aux oisillons dans le nid. Le retrait de ces bébés et une manipulation inadéquate au sein de la pouponnière pourraient entraîner une mortalité importante. On peut réduire le risque que les parents infectent leur progéniture en augmentant le nombre de naissances à partir d’œufs incubés artificiellement.

Si les oisillons nourris par leurs parents doivent être nourris à la main, il faut les retirer du nichoir avant qu’ils aient trois semaines ou avant que les plumes sur les ailes ne commencent à émerger. Les oisillons plus âgés seront stressés au cours des premiers jours dans l’étrange pouponnière et ne voudront peut-être pas être nourris. Toutefois, lorsqu’ils auront assez faim, d’habitude environ 12 heures plus tard, ils accepteront d’être nourris à la main.

Parrot chick to be hand fed
Les oisillons qui doivent être nourris à la main doivent être retirés du nichoir avant qu’ils aient trois semaines ou avant que les plumes sur les ailes ne commencent à émerger.

Il faut se laver les mains avant et entre les repas, ainsi qu’entre les repas donnés à différents oisillons et différentes couvées. On peut changer de gants en latex jetables entre chaque groupe de bébés ou s’essuyer les mains avec un désinfectant qui n’irrite pas la peau. Il ne faut pas retirer les bébés de leur nid à moins que cela ne soit nécessaire, et du papier essuie-tout propre doit être placé sous chaque bébé au moment de la pesée.

Préparation de la nourriture

Il faut préparer un mélange frais pour chaque nourrissage. C’est plus hygiénique et plus commode, puisque la nourriture n’a pas besoin d’être entreposée. Pour bien préparer le mélange pour le repas, il faut utiliser une balance pour peser la préparation et un récipient gradué pour l’eau. Utiliser des instruments de mesure précis, des ustensiles propres et bien mélanger la nourriture.

Le temps de cuisson variera légèrement selon le modèle du four à micro-ondes et du type de récipients. Les contenants en plastique semblent refroidir la nourriture plus lentement que les contenants en verre. La température finale de la nourriture, juste avant de nourrir les oisillons, doit être légèrement supérieure à la température du corps humain, soit environ 40 °C (100 °F). On doit veiller à ne pas trop chauffer la nourriture, car elle peut brûler les oisillons si elle présente des points de chaleur excessive ou si elle est plus chaude de seulement quelques degrés.

Tableau 1-

Rapport eau/matière sèche de la formulation pour le nourrissage à la main

Âge de l’oisillon (jours)Quantité de matière sècheVolume d’eau 
0-21 c. à table = 9 g (15 cc)
rapport volume 1/5
rapport poids 1/7
(12,5 % solides)
72 mlFood Prep 0 to 3 days



3-jusqu’au sevrage
1/2 tasse = 64 g (120 cc)
rapport volume 1/2
rapport poids 1/4
(20 % solides)
240 mlFood Prep 3 days to weaning
(Images offertes en anglais seulement)

Les formulations pour les oisillons âgés de deux à quatre jours doivent être beaucoup plus diluées, avec une teneur en solides d’environ 5 à 10 pour cent. Ces tout jeunes bébés se développent parfois mieux si leur alimentation est moins riche, c’est-à-dire si elle contient moins de matières grasses et de protéines et plus de glucides facilement digestibles (autre domaine nécessitant de la recherche). Les oisillons plus âgés doivent recevoir une formulation avec une teneur en solides variant de 20 à 30 pour cent. On obtient alors habituellement une consistance un peu plus liquide que de la compote de pommes. Cela ne veut pas dire qu’une telle texture représente la densité appropriée de nutriments, car les agents épaississants peuvent faire croire qu’une formulation ayant un faible taux de matière sèche est beaucoup plus dense. On peut maintenir la formulation à la bonne température de nourrissage en faisant tremper le contenant dans un bol d’eau chaude.

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Préparation du mélange pour le nourrissage à la main

Méthodes de nourrissage

Il existe plusieurs techniques pour nourrir les jeunes perroquets. Les oisillons psittacidés donnent des signes qu’ils sont prêts à être nourris par des mouvements répétés de la tête lorsqu’on touche aux commissures du bec. Ces mouvements répétés de la tête ferment la glotte, et la nourriture passe dans le jabot. Il est possible de se servir d’une cuillère fléchie pour nourrir les oisillons, mais cette technique est parfois longue et salissante. Le nourrissage à la cuillère produit parfois un oiseau plus docile, parce que celui-ci est manipulé souvent. C’est en fait la méthode de nourrissage privilégiée de certains des aviculteurs les plus expérimentés du monde (Low, 1987). Toutefois, le risque de transmission de maladie est plus élevé quand on nourrit à la cuillère, car cette dernière touche la bouche de l’oisillon de façon répétitive puis est trempée dans la formulation, ce qui contamine la nourriture pour les autres oisillons.

Certains éleveurs utilisent de petites pipettes en plastique pour nourrir les oisillons très jeunes. Étant donné que ces pipettes ne peuvent contenir que quelques millilitres de nourriture, il faut les tremper plusieurs fois dans le récipient de nourriture en courant le même risque de propagation de maladies qu’en suivant la méthode de la cuillère.

Spoon feeding formula for parrot

Des seringues de différentes tailles dont le bout est muni d’un cathéter sont de plus en plus utilisées pour le nourrissage des oisillons. On peut se servir de seringues pour faire tomber lentement la nourriture dans la bouche de l’oiseau. Les seringues permettent de mesurer la quantité de nourriture donnée et sont plus faciles à utiliser. Les seringues avec caoutchouc de silicone et bague d’étanchéité durent plus longtemps que les seringues à caoutchouc noir. Les seringues sans membrane en caoutchouc et un simple embout rond concave sont encore mieux. Il faut les tremper dans un désinfectant à l’iodophore entre chaque nourrissage.

Small pipette for formula feeding
Certains éleveurs utilisent de petites pipettes en plastique pour nourrir les oisillons très jeunes. On peut facilement utiliser des seringues sans joint de caoutchouc et un simple embout rond concave.

Habituellement, on utilise les seringues pour injecter le mélange dans le jabot de l’oiseau. Pour ce faire, tenir légèrement la tête de l’oisillon en plaçant un doigt de chaque côté du bec et un doigt derrière la tête. Placer l’embout de la seringue de nourrissage sur le côté gauche de la bouche de l’oiseau, et lorsqu’il donne des signes qu’il est prêt à être nourri (par des mouvements répétés de la tête), injecter la nourriture vers l’arrière du gosier. Cette façon de procéder est relativement sécuritaire mais exige de la pratique pour être sans dégâts. L’avantage des seringues est qu’une seringue distincte peut être utilisée pour chaque couvée. Ainsi, si un couple de parents produit des oisillons malades, la maladie ne se propagera pas aux autres bébés.

Methods of Hand Feeding Formula to Parrots

On peut fixer un court tube en caoutchouc souple à l’embout de la seringue, qui peut ensuite être placé plus loin dans la bouche de l’oiseau pour éviter que la nourriture aille dans la trachée. Toutefois, cette méthode peut avoir une incidence sur le comportement des oisillons et prolonger le sevrage, car elle est la moins naturelle de toutes les méthodes de nourrissage.

Hand Feeding Formula Parrots

Remplir le jabot en évitant qu’il ne prenne trop d’expansion et le laisser se vider entièrement entre les nourrissages. Ne pas confondre la petite cavité de peau entourant un jabot vide avec un jabot qui contient encore de la nourriture. Les oisillons ont la peau plus flasque autour du jabot pour permettre à ce dernier de prendre de l’expansion. Les bébés malades ont tendance à aspirer et le jabot devient flasque. Ces oisillons doivent être placés dans de petits récipients, par exemple, des verres en plastique jetables, qui les tiennent debout et les empêchent de retomber sur leur jabot. La fréquence de nourrissage ou la durée du transit intestinal dépend du pourcentage de solides dans la formulation, ainsi que de la digestibilité et de la densité calorique de cette dernière. Les bébés de moins de 3 jours sont nourris 6 fois par jour et les oisillons plus âgés sont nourris 4 fois par jour.

Les tubes métalliques de nourrissage ne sont nécessaires que pour nourrir par gavage les oiseaux malades.

Quel que soit le matériel utilisé, il faut le désinfecter entre les nourrissages et le remplacer régulièrement. Certains aviculteurs stérilisent les seringues dans l’eau bouillante contenue dans de grands autocuiseurs ou des casseroles ordinaires, mais des bains de désinfection froids sont utilisés plus souvent pour faire tremper le matériel de nourrissage. Les produits à base de glutéraldéhyde semblent être les désinfectants les plus puissants; toutefois, les composés d’ammonium quartenaire ou les iodophores sont acceptables dans des conditions normales. Les désinfectants à base de phénol irritent fortement la peau et les chlorhexidines ne tuent pas efficacement les bactéries du genre Pseudomonas qui sont courantes dans les milieux humides et dans l’eau. Chez HARI, nous avons perdu plusieurs cacatoès de deux mois en raison de Pseudomonas lorsque nous avons utilisé de la chlorhexidine pour désinfecter les seringues. La bactérie a été cultivée directement à partir des seringues et après un examen approfondi, on pouvait voir des colonies dans le corps des seringues.

HÉBERGER LES OISILLONS

Couveuses et récipients

Il existe autant de couveuses différentes et efficaces que de formulations pour le nourrissage à la main. Certaines sont des boîtes en bois faites maison comportant des éléments électriques ou des lampes pour garder les oisillons au chaud. D’autres sont des incubateurs à poussins en métal adaptés ou des aquariums en verre avec des appareils de chauffage faits sur mesure pour couvrir partiellement le dessus ou le fond de l’aquarium. Les couveuses munies de tapis chauffants donnent souvent lieu à des oisillons cuits, des blessures thermiques ou des bébés froids, car il est difficile d’y maintenir une température constante précise (Stoddard, 1988). Un autre problème que posent les couveuses faites maison ou adaptées est leur manque habituel de contrôle de l’humidité. Les couveuses pour bébés humains et certaines couveuses pour oisillons commerciales ont un contrôle de la température et de l’humidité plus précis que les couveuses faites maison, mais elles sont difficiles à obtenir ou peuvent devenir chères lorsqu’on a plusieurs oisillons à héberger.

Brooders for Housing Parrot Eggs

Les couveuses doivent être relativement petites, car un aspect important dans la prévention des maladies chez les oisillons est de garder les couvées séparées, ce qui est limité avec les grandes couveuses. Elles doivent fournir une chaleur constante et uniforme qui peut être ajustée avec précision, être bien ventilées et faciles à nettoyer, et posséder un récipient d’eau pour ajouter de l’humidité.

Un aménagement qui respecte plusieurs de ces exigences est constitué de petits aquariums où se trouvent les oisillons, qui sont placés dans un aquarium plus grand ou dans un bac en plastique rempli de 7,5 à 10 cm (3-4 po) d’eau chaude. L’eau est maintenue à une température de 40 °C (100 °F) au moyen d’un chauffe-eau submersible avec thermostat pour aquariums. Il faut toutefois ajouter du sel à l’eau pour prévenir la croissance de Pseudomonas et d’autres bactéries pathogènes. L’eau évaporée doit être remplacée afin que le chauffe-eau, couché à l’horizontale, reste submergé.

Litière

Bedding for fledgling parrots

Les oisillons de moins de deux semaines peuvent être gardés dans de petits contenants en plastique ou des contenants de yogourt réutilisés ou, encore, de petits aquariums. Les bébés doivent reposer sur une litière propre et sèche qui doit être changée au moment de chaque nourrissage. Il est possible que cette litière ne fournisse pas une assise assez solide pour certains oiseaux qui doivent alors être transférés sur du papier, des copeaux de bois ou une serviette, et ce, pour éviter que leurs pattes ne se déforment. Lorsque les bébés ont deux ou trois semaines, nous les transférons dans de petits récipients en plastique qui contiennent quelques couches de papier journal placées sous quelques centimètres de copeaux de bois. Les litières de rafles de maïs, d’écales de noix et de granulés ne sont pas populaires ou perdent la faveur des aviculteurs en raison de divers inconvénients.

Certains oisillons ont tendance à manger les copeaux, peut-être en raison d’autres complications telles qu’une alimentation hypocalorique ou une chaleur excessive. L’usage de serviettes donne l’avantage de voir clairement les déjections de l’oisillon; par contre, les pattes et les plumes de ce dernier peuvent se souiller d’excréments. De plus, laver les serviettes nécessite du temps et de l’énergie. Les couches jetables coûtent cher et sont peu économiques. On garde les oisillons plus propres lorsqu’on les place sur un produit de papier traité ou des copeaux.

Température

La température et l’humidité de l’environnement des oisillons nidicoles doivent être contrôlées. Les bébés, jusqu’au moment où leurs plumes ont poussé, ont besoin d’une source de chaleur supplémentaire au-dessus de la température de l’air ambiant pour se développer et même survivre. Des oisillons qui ont froid, soit parce que les parents les négligent ou parce que le chauffage de la couveuse est tombé en panne, se détérioreront rapidement. Ces bébés pourraient mourir même après avoir été réchauffés. La pouponnière doit être gardée à une température entre 25,5 et 27,7 °C (78-82 °F).

La température de la couveuse pour les oisillons récemment éclos peut être la même que la température d’éclosion de 35,0-36,5 °C (96-98 °F) pendant les premiers jours. Lorsque les oisillons mangent des aliments solides, à environ 2 ou 3 jours, la couveuse devrait être gardée à une température plus basse de 33,5-35,0 °C (92-96 °F) selon l’espèce et le métabolisme des oiseaux. Ensuite, jusqu’à environ deux semaines, les bébés doivent être gardés à une température ambiante de 32,0-33,5 °C (90-92 °F) (Tableau 2). Si les températures sont trop élevées, les bébés pourraient haleter, être agités, manifester de l’hyperactivité et avoir la peau rougie et sèche (Clubb and Clubb, 1986). Des températures froides peuvent entraîner la mort, une mauvaise motilité de l’appareil digestif, la stase du jabot ou d’autres troubles digestifs, une incapacité à se nourrir ou à demander de la nourriture, de l’inactivité ou des frissons (Clubb and Clubb, 1986).

Tableau 2-
Température approximative de la couveuse

Âge (jours)Température (°C)Température (°F)
0-335,0-36,596-98
3-2131,1-34,088-94
21-jusqu’au sevrage25,0-30,076-86

Humidité

Les cavités naturelles propices à la nidification dans les troncs d’arbre ont probablement un taux élevé d’humidité relative. À cela s’ajoutent les fientes molles des oisillons vivant dans ces cavités, ce qui entraîne un milieu fortement humide. Ce ne sont malheureusement pas les taux d’humidité de la plupart des couveuses de pouponnière (Clipsham, 1989b). La majorité des bébés sont habituellement élevés dans une chaleur sèche émanant de tapis, d’ampoules ou de serpentins électriques de chauffage.

Gardés à un taux d’humidité compris entre 55 et 70 %, les oisillons sont plus calmes et plus gros, et leur taux de croissance est plus élevé que celui des bébés gardés à un taux d’humidité compris entre 15 et 35 % (Clipsham, 1989b). On peut augmenter l’humidité de l’air ambiant pour les œufs de la couvée et les oisillons nourris à la main en augmentant l’humidité de la pouponnière et, de façon plus efficace, en utilisant des récipients d’eau comme sources de chaleur et d’humidité à la fois. Un petit aquarium submergé dans un bain d’eau chauffée par un chauffe-eau submersible pour aquarium est très efficace pour les œufs et les oisillons d’une semaine ou moins.

Brooder-eggs transfered as hatching small

Identifier les oisillons

Il faut identifier correctement les oisillons de manière à pouvoir connaître leur origine et accoupler, à l’avenir, des oiseaux qui ne sont pas parents. Si l’on élève un nombre considérable d’oiseaux, il devient difficile de maintenir l’identité de bébés qui se ressemblent mais qui sont issus de parents différents. Plusieurs compagnies fabriquent des bagues fermées de différentes tailles. Ce n’est que lorsque la patte de l’oiseau est de petite taille que l’on peut y glisser ces bagues. L’âge idéal pour baguer les oisillons est 2-3 semaines. Pour procéder, faire glisser les trois grands doigts dans une bague de taille appropriée et faire glisser la bague par-dessus le petit doigt interne retenu contre la patte.

HARI ID Leg Band
L’implant de micropuce existe mais n’est pas encore couramment utilisé aux fins d’identification des oisillons.

Entrée de données et croissance

L’objectif de toute entreprise d’élevage d’oiseaux exotiques est d’élever des oisillons en santé avec un minimum de pertes. Par conséquent, atteindre les taux de croissance les plus rapides au moyen d’une formulation en particulier n’est pas aussi important que le bon développement de l’oiseau. Les gains de poids moyens pour une formulation utilisée en particulier aident effectivement à surveiller l’évolution de chaque bébé. Les pesées effectuées chaque matin avant le premier nourrissage sont moins influencées par des restes de nourriture se trouvant toujours dans le système digestif de l’oiseau et provenant du nourrissage précédent, puisqu’on laisse les bébés se vider pendant la nuit. La durée entre les nourrissages devrait s’allonger lentement à mesure que grandit l’oisillon, mais tout ralentissement soudain dans la digestion est signe de maladie.

Stoddard (1988) se sert des caractéristiques physiques suivantes pour surveiller la santé et le développement des oisillons :

  1. La rondeur des doigts, des ailes et du croupion.
  2. La couleur de la peau : elle doit être rose couleur chair
  3. La texture de la peau : elle doit être translucide et douce.
  4.  La symétrie anatomique : il arrive souvent que les oisillons sous-alimentés aient les pattes, les doigts et les ailes minces et une grosse tête disproportionnée.
Record Keeping & Growth Rates
Oisillons présentant un retard de croissance et ayant été retirés des parents pour être élevés à la main.

Flammer (1986) énumère d’autres caractéristiques physiques des bébés psittacidés.

Complications

1 – Stase du jabot

Il faut laisser le jabot se vider entièrement entre les nourrissages. La nourriture qui reste dans le jabot trop longtemps « surit », ce qui peut favoriser la croissance de bactéries et de champignons.

Il arrive que des masses dures se forment dans le jabot de l’oisillon si les matières solides de la formulation pour le nourrissage à la main se séparent de l’eau. Le traitement consiste à donner un peu d’eau tiède à l’oisillon et à masser le jabot ou la masse elle-même jusqu’à résorption. Il faut par la suite donner à l’oiseau une formulation diluée après laquelle le jabot devrait être revenu à la normale.

Crop Stasis
Il faut consulter un ou une vétérinaire aviaire immédiatement si le jabot ne se vide pas complètement. Un ou une spécialiste en soins vétérinaires pédiatriques aux oisillons pourra alors réaliser un lavement de jabot pour enlever le contenu aigri et évaluer l’oisillon pour déterminer la cause du problème au jabot et les interventions médicales ou thérapeutiques possibles.

Il peut arriver que des oisillons soient sous-alimentés, car ils ingèrent de la litière. Il est déjà arrivé que des grands éclectus meurent après avoir ingéré des copeaux de bois parce que le gésier était bloqué, empêchant ainsi une digestion normale (Smith, 1985).

2 – Brulûre au jabot

Si la température de la nourriture est supérieure à 41 °C (105 °F), elle peut brûler le jabot et causer une nécrose et une fistulisation (Giddings, 1986). Même en mélangeant et en cuisant soigneusement, il arrive que certains aviculteurs expérimentés brûlent le jabot des oisillons lorsqu’ils donnent une formulation trop chaude. En règle générale, si on donne de la nourriture trop chaude à un oiseau, c’est parce qu’elle a été réchauffée au four à micro-ondes. Les points de chaleur dans la nourriture peuvent passer inaperçus même si on utilise un thermomètre. Il est préférable de laisser la formulation refroidir pendant une minute, de bien la mélanger et d’en vérifier de nouveau la température.

3 – Lésions constrictaives des orteils

On observe la nécrose avasculaire du doigt ou « gros doigt de pied » chez les bébés aras, les éclectus et les gris d’Afrique. À la suite d’une perte rapide de liquides corporels due à une crevasse dans la peau, un anneau de tissu fibreux peut apparaître et encercler l’orteil, provoquant ainsi un resserrement (Clipsham, 1989b).

Des taux plus élevés d’humidité de l’air ambiant réduiraient ce problème (Clipsham, 1989b; Joyner, 1987).

4 – Aspiration

Il est arrivé, à plusieurs reprises chez HARI, que des oisillons faibles de moins de 3 jours aient aspiré accidentellement. Cela peut s’expliquer par une mauvaise réaction au nourrissage ou par un nourrissage par gavage. Il peut arriver aussi que l’on pose l’oisillon sur son jabot plein, ce qui force la nourriture à ressortir du jabot et à entrer dans la cavité buccale. L’oiseau qui ne s’attend pas à recevoir de la nourriture à ce moment-là risque de l’aspirer. Nourrir les oiseaux plus âgés en plaçant un tube dans le jabot diminuera le risque d’aspiration chez les espèces difficiles à nourrir (Joyner, 1987) telles que les cacatoès de deux mois.

Complications Parrot Chicks
En haut à gauche : lésions constrictives des orteils, à droite : aspiration. En bas à gauche : malformations du bec, à droite : maladies bactériennes, fongiques ou virales. (Images offertes en anglais seulement)

5 – Malformations du bec

Chez HARI, une malformation latérale du bec s’est produite chez un bébé ara, et un cacatoès a eu la mandibule supérieure incarnée. De telles malformations ont été observées chez les oiseaux d’autres aviculteurs (Joyner, 1987; Clubb and Clubb, 1989). On ne connaît pas l’étiologie de ces malformations qui pourraient être associées à des méthodes de nourrissage non naturelles ou à une malnutrition. Il est possible que la croissance rapide et la forte réaction au nourrissage des cacatoès aggravent tout écart de croissance.

6 – Maladies bactériennes, fongiques et virales 

Les bactéries à Gram négatif telles que E. coli, Klebsiella sp. et Pseudomonas sp., sont généralement considérées comme des agents pathogènes et sont communément associées à des maladies (Clubb and Clubb, 1986). La flore aérobique « normale » du tube digestif des oisillons psittacidés peut inclure Lactobacillus sp., Staphylococcus eipdermidis, Streptococcus spi., Corynebactrium sp. et Bacillus sp. (Drewes, 1983). La candidose, causée par Candida albicans, est habituellement une infection à levures du jabot. Elle consiste souvent en un problème secondaire lié au ralentissement de la durée du transit intestinal. La fonction digestive pourrait être perturbée par des infections bactériennes ou un blocage de l’entrée du jabot par un corps étranger tel que de la litière. La nourriture qui reste dans le jabot trop longtemps pourrait commencer à fermenter et engendrer une candidose du jabot. Les causes d’origine alimentaire d’un ralentissement dans le système digestif incluent de la nourriture trop froide, de la nourriture dont le contenu n’a pas l’humidité voulue ou la capacité à retenir l’eau (qualité de la gélatine), de la nourriture trop riche en matières grasses ou en protéines ou trop faible en fibres. Il arrive souvent que les oisillons vomissent dans l’une de ces situations.

Des candidoses anormalement élevées chez des cacatoès noirs à la New York Zoological Society pourraient avoir été causées par les sucres simples contenus dans la compote de pommes sucrée et autres sucres dans les aliments utilisés par le zoo (Sheppard and Turner, 1987).

On peut prévenir les maladies virales en nourrissant seulement à la main les oisillons éclos en incubateur et en laissant ceux éclos dans le nid avec leurs parents. Une pouponnière distincte pour les oisillons exposés au nourrissage des parents pourrait être une autre solution.

Sevrage

Le sevrage ne semble pas être un processus appris, et il se produit à un certain âge qui n’est pas influencé par une stimulation externe de la faim (Roudybush, 1986). Les oisillons calopsittes qui atteignent un poids maximal plus élevé plus tôt sont également sevrés plus tôt que les oisillons qui ne prennent pas plus que le poids santé adulte (Roudybush, 1986). Les bébés peuvent perdre du poids (jusqu’à 10-15 %) pendant le sevrage, toutefois le maintien du poids est probablement préférable pour les oiseaux expédiés non sevrés.

Lorsqu’il reste environ 2,5 cm (1 po) de sang dans les ailes des oisillons, ceux-ci sont transférés dans une cage munie de petites ouvertures sur la grille inférieure pour qu’ils puissent marcher confortablement. Les perchoirs devraient, au début, se trouver près du fond de la cage pour aider les oisillons qui manquent encore de coordination.

Weaning parrot chicks
(Images offertes en anglais seulement)

Une fois que le sang dans les plumes des ailes a été absorbé, les oisillons sont prêts à être placés dans une cage. Celle-ci doit être assez grande pour que les oiseaux puissent bouger les ailes. Il est préférable que les perchoirs soient installés près du fond de la cage où les oisillons passent la majeure partie du temps. Il semble plus facile de sevrer les oisillons au moyen d’un auget de formulation pour perroquets humectée avec de l’eau chaude qu’en utilisant des graines ou des légumes durs. Cet auget de formulation doit être préparé tous les jours (ou plus souvent dans les climats chauds) pour éviter que la formulation ne se gâte, puis placé près du perchoir.

Pour aider le sevrage, on peut donner aux oiseaux une petite quantité de formulation au moyen d’une cuillère que l’on trempe dans l’auget duquel les oiseaux devraient commencer à manger. Des seringues de nourriture additionnelles doivent être données deux ou trois fois par jour pour que les oisillons ne perdent pas trop de poids. Toutefois, il faut éviter de toujours nourrir les bébés quand ils réclament de la nourriture, sinon ils pourraient en prendre l’habitude.

Potentiel de reproduction

On craint que parce qu’un oisillon a été élevé à la main, il fixera son attachement sur la personne qui l’élève et ne pourra pas se prêter à la reproduction quand il deviendra sexuellement mature. La reproduction d’une troisième génération d’amazones de Cuba par Ramon Noegel indique que ce n’est pas le cas. Les oiseaux élevés à la main deviennent matures et se reproduisent plus rapidement que des oiseaux adultes prélevés dans la nature qui doivent s’acclimater à la captivité. Les oiseaux élevés en captivité n’ont pas le stress qui empêche les oiseaux sauvages de s’accoupler ou qui les pousse à abandonner le nid.

HARI Flock

Si on garde des oisillons pour la reproduction, il est préférable de les élever en groupe plutôt que seuls.

La recherche sur les calopsittes montre que l’élevage précoce est important pour que les mâles apprennent les caractéristiques du sexe opposé et, également, pour que les mâles et les femelles apprennent les caractéristiques des sites de nidification (Myers et collab., 1988).

Soins aux bébés perroquets 

Environnement

Il faut garder un oisillon dans un endroit chaud et calme pendant les premières semaines de son arrivée. Un jeune oiseau a besoin de repos pendant la journée. Par conséquent, un environnement agité pourrait le fatiguer et lui causer du stress. Le stress affaiblissant le système immunitaire, l’oiseau pourrait tomber malade.

EPE care for baby parrot
(Images offertes en anglais seulement)

Il faut fournir à l’oiseau une cage assez grande pour qu’il puisse déployer entièrement ses ailes et sauter entre les perchoirs s’il le désire. Les perroquets aiment grimper et explorer la cage, mais ils aiment la sécurité qu’elle leur procure quand ils se reposent. Il faut placer des jouets dans la cage et les changer souvent pour éviter que l’oiseau ne s’ennuie.

Quand l’oiseau est à l’extérieur de sa cage, on peut l’installer sur un perchoir en forme de T. Il ne faut pas que cela soit son seul territoire étant donné qu’il ne peut pas bouger beaucoup.

Nourrissage

Un changement d’alimentation soudain pourrait entraîner une perte de poids, des troubles digestifs ainsi que des problèmes plus tard. Il est donc préférable de continuer à donner la même formulation.Si l’oisillon n’est pas sevré, il faut suivre les instructions sur l’emballage de la formulation Tropican Hand-Feeding pour le nourrissage à la main et offrir trois augets de nourriture à l’oisillon : un rempli de granulés Tropican secs, un de formulation Tropican molle et humectée d’eau tiède, et un rempli d’eau fraîche. La nourriture humide se gâte très vite; il faut donc nettoyer l’auget deux fois par jour. Toujours utiliser les mêmes augets pour les oisillons à moins qu’un auget utilisé par un autre oiseau ait été désinfecté en profondeur au préalable.

Exercice Exercise Parrots

L’oiseau doit pouvoir sortir de sa cage tous les jours afin d’interagir avec les gens et faire de l’exercice. Il faut jouer avec le bébé perroquet tous les jours mais pas trop au début, sinon l’oiseau exigera cette attention plus tard. Il ne faut pas laisser les portes ou les fenêtres ouvertes ni aller à l’extérieur avec un oiseau dont les ailes n’ont pas été taillées. On peut tailler les plumes des ailes, mais s’il s’agit de la première fois, il est préférable de demander à quelqu’un qui est familier avec la technique de le faire.

Soins médicaux

Les oiseaux élevés en captivité ne sont pas habitués aux microorganismes que transportent les oiseaux exotiques sauvages. Il faut donc éviter tout contact entre ceux-ci. Les espèces susceptibles de contracter la maladie de Pacheco et la variole aviaire doivent être vaccinées si elles seront placées à proximité d’autres oiseaux dans des endroits comme une animalerie, une clinique vétérinaire, une pension ou, encore, une exposition aviaire.

Si l’oiseau présente l’un ou plusieurs des symptômes suivants, il est possiblement malade : il dort pendant sa période habituelle d’activité maximale, il ne mange pas ou mange moins que d’habitude, il a de la diarrhée et le plumage gonflé. Dans ce cas, il faut contacter immédiatement un ou une vétérinaire aviaire, isoler l’oiseau, le garder au chaud (30 °C [86 °F]) et essayer de le nourrir.

Références (en anglais seulement)

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Mark Hagen, M. Sc. (agriculture)


Directeur de recherche

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